Sérieux revers pour Merkel en Rhénanie-du-Nord-Westphalie

A 16 mois des législatives allemandes, les conservateurs d'Angela Merkel ont subi une débâcle au cours d'un scrutin régional test, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, alors que l'opposition fédérale sociale-démocrate, opposée à la politique d'austérité de la chancelière, a bénéficié d'un sérieux coup de pouce.
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L'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel a perdu environ 9 points par rapport à 2010 à 25,7% aux élections en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne avec 18 millions d'habitants.Cette débâcle des conservateurs sonne comme un avertissement pour la chancelière au pouvoir depuis 2005 et réélue en 2009, même si cette région dominée par les villes de Düsseldorf et Cologne est un bastion historique de la gauche.Une semaine après que les électeurs en Grèce et en France ont montré qu'ils ne voulaient plus de politique d'austérité, les Allemands de Rhénanie-du-Nord-Westphalie ont porté leurs suffrages vers le SPD, critique de la politique rigoriste de Mme Merkel.Le Parti social-démocrate (SPD) emmené par la dirigeante sortante de la région, Hannelore Kraft, qui jouit d'une forte cote de popularité, a obtenu 38,2% des suffrages, soit 3,7 points de plus qu'en 2010, selon des estimations."Quelle belle soirée!", a lancé Mme Kraft.

"Cette défaite est amère, nette et elle fait très mal"

"C'est une défaite cinglante pour Angela Merkel et la CDU", a commenté la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles. Mais le chef de file de la CDU dans cette région, le ministre fédéral de l'Environnement, Norbert Röttgen, a résumé: "Cette défaite est amère, nette et elle fait très mal". "C'est la défaite de la CDU et avant tout ma défaite", a-t-il ajouté, en annonçant sa démission de la direction de la CDU régionale. "Ce résultat dépasse de loin nos craintes", a également reconnu l'un des hauts responsables du parti, Peter Altmeier. Le SPD devrait former une coalition avec les Verts, stables avec 12,1% des voix.

Entrée des Pirates

Le résultat ne traduisant néanmoins pas forcément un rejet de l'austérité. L'allié libéral de la CDU au niveau fédéral, le FDP, un "faucon" en la matière, s'en sort mieux que prévu après une descente aux enfers depuis plus d'un an. Il recueille 8,5% des voix dans cet Etat industriel où se trouvent notamment les sièges de la Poste, des télécommunications mais aussi de la première compagnie aérienne Lufthansa ou des groupes énergétiques RWE et EON. Le Parti des Pirates, le jeune mouvement contestataire qui a le vent en poupe, fait son entrée dans un quatrième Parlement régional avec 7,8% des suffrages.

Chancelière toujours très populaire

Avant la tenue du vote, les analystes estimaient toutefois que l'impact devrait rester limité pour la chancelière qui jouit toujours d'une grande popularité personnelle. Les Allemands lui savent gré de promouvoir l'austérité budgétaire pour améliorer la situation de la zone euro mal en point. Selon un sondage réalisé pour l'hebdomadaire Stern, 59% d'entre eux refusent des mesures pour soutenir la croissance qui se traduiraient par de nouvelles dettes. Elle devrait s'exprimer sur ces résultats lundi à 11h00 GMT.

Une région clé

Fidèle à son credo de l'austérité, la chancelière a encore réaffirmé jeudi devant les députés qu'elle excluait une croissance financée à crédit. L'influent hebdomadaire die Zeit se demande toutefois cette semaine: "combien de temps encore?". "Angela Merkel est au sommet de son pouvoir (...) et sait que les choses vont maintenant commencer à être difficiles". Le bilan de la coalition libéralo-conservatrice s'avère calamiteux depuis son arrivée au pouvoir en 2009: Le FDP n'a pas réussi à passer la barre des 5% dans six scrutins régionaux. La CDU a notamment perdu son fief historique du Bade-Wurtemberg, Hambourg, la deuxième ville du pays, et n'a enregistré qu'un peu plus de 20% dans plusieurs autres régions. La Rhénanie-du-Nord-Westphalie pèse lourd dans la vie politique fédérale: en 2005, après avoir subi une déroute électorale dans ce Land, le chancelier Gerhard Schröder avait convoqué des élections législatives anticipées et permis l'arrivée d'Angela Merkel au pouvoir.

 

Commentaires 13
à écrit le 14/05/2012 à 10:57
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Merkel et sons gouvernement si les Allemands n'en veulent plus, on est preneur vu le boulot qu'il y a a faire de se côté ci de la frontière. (restauration des finances publiques, export, chômage, consommation, sortie du nucléaire, industrie, .....)

le 14/05/2012 à 14:58
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Je ne comprends pas votre commentaire...

à écrit le 14/05/2012 à 10:47
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Quand il n'y aura plus merkel, peut être qu'on envisagera un autre programme que celui du FMI, celui de la grèce, appliqué à toute l'europe.

le 14/05/2012 à 14:59
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Oui, les dépenses publiques à outrance, la nationalisation des biens privés, etc...Vive l'URSS !

le 14/05/2012 à 15:53
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Avant qu'il y ait nationalisation des biens privés... n'oublié pas qu'il y a eu privatisation des biens publiques (banque autoroute, énergie, transport), tout ce qui nous pose des problème aujourd'hui, et que le gouvernement paie avec nos impots: ent...

le 14/05/2012 à 16:06
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Et oui, les français aiment bien dépensés l'argent qu'ils n'ont pas. C'est malheureux, mais c'est ainsi. Jusqu'à la faillite !

le 14/05/2012 à 16:49
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@ Yurf : et oui, les États ne peuvent pas dépenser comme vous le voudriez, c'est à dire en créant de la monnaie de singe qui ne vaudrait rien. Je comprends votre rage face à tant d'injustice....

à écrit le 13/05/2012 à 19:35
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revers électoral... comme pour tous les gouvernements qui paient pour la crise, de gauche (en espagne,en grèce, en GB entre autre) comme de droite (italie, France, ...). Une fois que les électeurs se sont fait plaisir, on trouve les emplois où ?? pa...

le 14/05/2012 à 10:51
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Et réglant les problèmes de l'ultra financiarisation, des 600 000 milliards de produits financiers qui ne servent à rien à l'économie réel, si l'état n'était plus obliger d'emprunter à 6%, peut être que la bourse ne fera plus le beau temps, et surtou...

à écrit le 13/05/2012 à 19:34
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revers électoral... comme pour tous les gouvernements qui paient pour la crise, de gauche (en espagne,en grèce, en GB entre autre) comme de droite (italie, France, ...). Une fois que les électeurs se sont fait plaisir, on trouve les emplois où ?? pa...

à écrit le 13/05/2012 à 19:24
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Il est temps que Mme dégage, à la manière son acolyte français.

le 13/05/2012 à 19:38
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Doucement s'il vous plait ! Les socialistes allemands voudrons sans doute que l'argent des allemands soient dirigé au profit des allemands et non pas vers la France ou la Grece ! Bref, moins de rigueur dans le budget allemand, ne signifie pas moins...

le 13/05/2012 à 20:47
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Tout le monde paye déjà, allemands compris, en pure perte d'ailleurs dans la mesure où nous payons pour des politiques désastreuses et les folies du capitalisme financier qui finira quand même de s'effondrer.

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