La Grèce devra organiser de nouvelles élections

A défaut d'accord pour former un gouvernement, la Grèce devra organiser de nouvelles élections législatives, sans doute en juin. Celles-ci feront figure de référendum "pour" ou "contre" la politique d'austérité imposée par les créanciers du pays. Ce blocage politique attise depuis dix jours les craintes d'une sortie du pays de la zone euro. Celles-ci se sont traduites dès ce mardi par une chute de l'euro et des places boursières européennes.
Réunion autour du président grec Karolos Papoulias des chefs de file de tous les partis représentés au parlement REUTERS.

"Hélas", regrette Evangélos Vénizélos, la Grèce "retourne aux élections". Le dirigeant socialiste grec s'exprimait après une réunion de la dernière chance pour tenter de former un gouvernement organisée par le président Carolos Papoulias. Ce dernier, face au "danger" que représente la paralysie politique en Grèce depuis le 6 mai, avait réuni ce mardi les dirigeants des principaux partis élus lors des dernières élections législatives pour tenter de trouver un accord sur un gouvernement composé de "personnalités" non politiques. Un porte-parole de la présidence a précisé qu'un gouvernement chargé des affaires courantes sera nommé demain et ajouté que le pays se dirigeait vers de nouvelles élections.

Evangélos Vénizélos, chef du Pasok, Antonis Samaras pour les conservateurs de la Nouvelle-Démocratie, Alexis Tsipras chef du parti de gauche radicale Syriza , Fotis Kouvelis de la Gauche démocratique, et Panos Kammenos chef de file du parti populiste des Grecs indépendants ne sont pas parvenus à se mettre d'accord. Ce dernier avait fait état de cette impasse à la suite de la rencontre organisée dans l'après-midi. Or, sans l'aval d'au moins 151 députés sur 300, aucun gouvernement ne peut être soutenu. Le Parlement grec doit être officiellement formé jeudi.

Bruxelles défend Athènes, sous conditions

Cette annonce intervient alors que l'idée d'un retour à la drachme pour la Grèce n'est plus un sujet tabou en Europe. Le ministre des Finances allemands Wolgang Schäuble n'a pas hésité à l'évoquer cette semaine. Face à ce risque, Bruxelles a finalement pris la défense d'Athènes lundi soir. "Nous espérons que la Grèce restera dans l'euro (...) mais il est évidemment important que le pays respecte les engagements qu'il a pris", avait affirmé une porte-parole de la Commission européenne, Pia Ahrenkilde.

Lors des prochaines élections en Grèce, la question principale se portera sans doute sur l'austérité imposée par le Fonds monétaire international ainsi que la Banque centrale européenne et l'Union européenne les, principaux créanciers du pays, pour tenter de réduire sa dette. Or, le pays s'enfonce dans la récession, le Produit intérieur brut du pays a chuté de 6,2% au premier semestre. Certains partis grecs, notamment Syriza, prônent un assouplissement de la rigueur pour tenter de faire redémarrer l'économie.

L'euro dégringole, les marchés replongent dans le rouge

Juste après l'annonce de l'échec de la formation d'un gouvernement à Athènes, l'euro est tombé à 1,2771 dollar, a son plus bas niveau depuis quatre mois avant de remonter légèrement autour de 1,2790 dollar.

Les marchés d'actions ont aussi souffert de ce blocage. Les places européennes sont repassées dans le rouge. A 15h45, Paris perdait ainsi 0,65%, Londres 0,58%, Francfort 1,12% et Madrid 1,58%. Les investisseurs craignent que cette paralysie politique n'entraîne une suspension des aides internationales nécessaires au pays, ce qui le précipiterait dans la faillite.

> Pour aller plus loin: La Grèce hors de la zone euro, pas si grave?

Commentaires 6
à écrit le 15/05/2012 à 18:32
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Ça rappelle la situation en 32 en Allemagne... On sait ce qui s'est passé ensuite

à écrit le 15/05/2012 à 17:01
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ça va mal finir ! La croissance va devoir attendre .

à écrit le 15/05/2012 à 16:45
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Vous avez vu la tête des dirigeants du Pasok, de la droite et celle du dirigeant de Syrisa. La différence est là. A la retraite les vieux dirigeants qui ne dirigent que l'argent des contribuables européens vers leur compte en Suisse. Au moins les Gre...

à écrit le 15/05/2012 à 16:12
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On se dirige vers une situation "à la Belge" : personne pour diriger et une adminsitration de fait sous la tutelle de Bruxelles. Ce qui était souhaité.

le 15/05/2012 à 16:34
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Je n'y avait pas passé.

le 15/05/2012 à 16:52
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c est pas tout a fait le meme schema....Plus d'aides, les fonctionnaires ne seront plus payés....sortie de l'euro....chaos puis au mieux ou au pire retour d'une dictature et de generaux

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