La BCE devrait annoncer une baisse de son taux directeur à un plus bas historique

La Banque centrale européenne (BCE) doit annoncer dans l'après-midi et à l'issue de son conseil des gouverneurs une baisse de son principal taux directeur. Une baisse d'un quart de point du taux est ainsi attendue. Cela le porterait à 0,75%, soit un niveau jamais atteint jusqu'ici.
Le président de la Banque centrale européenne Mario Dragh - Copyright Reuters

La Banque centrale européenne (BCE), vers laquelle tous les regards seront braqués jeudi, comme après chaque sommet européen anti-crise, devrait annoncer une baisse de son principal taux directeur, de l'avis quasi unanime des économistes. L'issue de la réunion des dirigeants de l'Union européenne la semaine dernière à Bruxelles a apporté un peu de répit à la zone euro, avec une accalmie observée sur les marchés boursiers et obligataires. Mais "la balle est de nouveau dans le camp de la BCE", qui réunit son conseil des gouverneurs pour décider, comme chaque mois, de son taux directeur, souligne Carsten Brzeski, de la banque ING. Comme la majorité de ses confrères, il ne s'attend toutefois pas à des annonces fracassantes.

Une baisse des taux nécessaire mais pas suffisante

Certes, une baisse d'un quart de point du taux est attendue. Cela le porterait à 0,75%, soit un niveau jamais atteint jusqu'ici. Cependant, cette mesure "ne sera pas suffisante pour soutenir la confiance et donner le stimulus nécessaire à l'économie de la zone euro", jugent Christian Schulz et Holger Schmieding, de la banque Berenberg, notant néanmoins que dans les pays où des taux variables sont pratiqués, cela permettra de réduire la facture des ménages. Pour les deux économistes, il serait plus efficace que la BCE relance son programme de rachat d'obligations publiques et affiche clairement l'objectif de ne plus laisser les taux d'emprunt des pays de la zone euro flamber à des niveaux insoutenables.

Une opinion partagée par la directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde, selon qui "si l'on cherche une vraie solution, l'expansion du programme de rachat de dette publique est le chemin à suivre", dans un entretien avec la chaîne CNBC. Or ce programme est à l'arrêt depuis mi-février et la BCE semble peu encline à le relancer, comme en témoignent les propos tenus mercredi par le président de la banque centrale néerlandaise. "Le programme d'achat est en sommeil profond, et va le rester", a déclaré Klaas Knot, à un hebdomadaire néerlandais.

Un nouveau prêt à trois ans aux banques pour soutenir le crédit

Pour éviter une totale déception des marchés, la BCE pourrait annoncer un nouveau prêt à trois ans aux banques, après ceux de décembre et février, afin de soutenir le crédit et donc la croissance. Mais là encore, les attentes risquent d'être déçues. Son président Mario Draghi a en effet récemment laissé poindre une certaine déception concernant les résultats obtenus par cette mesure de soutien aux banques. L'institution pourrait donc attendre son enquête sur les conditions du crédit, qui sera publiée fin juillet, avant d'agir, estiment les économistes de DekaBank.

Commentaires 5
à écrit le 05/07/2012 à 12:37
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"Cela le porterait à 0,75%, soit un niveau jamais atteint jusqu'ici. " ce qui prouve que ça va tres tres mal !!!!!!!!!!!!

à écrit le 05/07/2012 à 10:43
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La baisse des taux ne servira en aucun cas la reprise de l'économie en plein ralentissement , le problème n' est pas un problème de liquidités sur les marchés primaires , Les liquidités injectées aujourd'hui ne sont pas en circulation vers l'économ...

le 05/07/2012 à 11:23
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La BCE se doit de penser pour l'ensemble de l'Europe et pas seulement limiter sa réflexion à la situation française. Dans de nombreux pays, les crédits immobiliers se remboursent à taux variables. Une baisse des taux est donc un petit bol d'air pour ...

le 05/07/2012 à 11:46
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@Vido : cette politique monétaire laxiste, déjà menée aux États-unis, ne mène nul part. Elle ne soutient nullement la croissance et ne profite qu'à une minorité : les financiers. On mettrait les taux à 0 % que ceci ne résoudrait toujours pas le probl...

le 05/07/2012 à 14:21
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. Certes. Mais entre le laxisme américain et le rigorisme monétaire européen il existe un juste milieux.

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