L'Allemagne veut redorer le blason des mères au travail

Outre-Rhin, l'une des causes de la faible natalité vient de la mauvaise image des mères ayant un travail. Bon nombre d'entre elles préfèrent ainsi ne pas avoir d'enfant plus que d'être vues comme "indignes", selon une étude publiée ce lundi. Mais à partir d'août 2013, les enfants âgés de moins de trois ans auront automatiquement une place en crèche ou chez une nourrice agréée.
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Que choisir : avoir des enfants ou travailler? Telle est la question que les Allemandes n'auront peut-être bientôt plus à se poser. Les mesures du gouvernement pour encourager la natalité et lutter contre le vieillissement de la population seront en effet mises en place dès août 2013. Première étape: valoriser l'image de la mère qui travaille.

Mère qui travaille, mère "indigne"

Avec moins d'1,4 enfant par femme, l'Allemagne accuse un taux de natalité des plus bas d'Europe, relève l'Institut fédéral de recherche démographique dans son étude intitulée "(Pas) envie d'enfants?". La cause ? Des raisons pratiques, certes, comme l'absence en nombre suffisant de structures d'accueil pour la petite enfance, soutiennent les auteurs. Mais surtout, "la mère appartient à son enfant et il ne faut pas le laisser dans une structure d'accueil jusqu'à ses trois ans sous prétexte que la mère veut travailler", constatent-ils. "Choisir une autre voie, c'est très vite devenir 'une mère indigne' en Allemagne de l'ouest", observent-ils, relevant des différences avec les Länder (Etats régionaux) de l'ex-Allemagne de l'Est, mieux dotés en structures d'accueil et où la mère au travail est mieux acceptée.

Une mère au travail diminue le bien-être de l'enfant

"Le travail de la mère est assimilé à une diminution du bien-être de l'enfant et dans le même temps, les pères ne sont pas considérés comme ayant la même capacité éducative que les mères", ajoutent les auteurs de l'étude. "Une telle situation, où ni le modèle traditionnel de la femme au foyer ni celui de la femme active avec enfant ne semblent attractifs, la décision de ne pas avoir d'enfant va être favorisée", concluent les auteurs.

Une place en crèche ou chez une nourrice pour tout enfant de moins de 3 ans

Mais la donne sera bientôt différente. Dès août 2013, et en vertu d'une loi entrée en vigueur fin 2008, les enfants âgés de moins de trois ans auront automatiquement une place en crèche ou chez une nourrice agréée. A cette date, sera également mise en place l'allocation aux familles gardant leurs bambins de moins de trois ans à domicile, surnommée "prime au fourneau" par ses détracteurs. L'opposition estime que le montant de cette prime d'un montant initial de 100 euros par mois serait mieux employé s'il était consacré à la création de nouvelles places en crèche.

"La politique familiale doit permettre d'offrir la liberté de choisir", a expliqué lundi une porte-parole du ministère de la Famille, lors d'un point de presse régulier. "C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place un éventail relativement grand pour soutenir les familles et leur permettre effectivement d'avoir le choix. Mais c'est un processus relativement long pour que cette mutation soit prise en compte, cela ne peut s'accomplir du jour au lendemain", a-t-elle ajouté.

Reste que la proportion des femmes sans enfant est de 30% en Allemagne, contre 10% en France. Le nouveau système permettra-t-il de réduire cet écart ? A suivre. 

Commentaires 5
à écrit le 03/01/2013 à 7:08
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On nous bave sur les c.... avec "L'Allemagne" Je me demande qui s'interesse à l'Allemagne en France? Il faut croire que les revenus publicitaires, sans lequels La Tribune ne pourrait survivre, dépendent de la soumission de La Tribune à certaines diré...

à écrit le 17/12/2012 à 19:43
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faire des enfants pour le "Fuehrer": tel était la vision de l´allemagne en 1933-1945. Apparemment, ils ne s´en sont pas encore remis. Dommage. Moi je vois des francaises extrèmement stressées par leur famille et leurs enfants car la pression sociale ...

à écrit le 17/12/2012 à 17:07
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Beaucoup de mère voudraient arrêter de travailler pour mieux s'occuper de son foyer et progénitures mais elles ne le peuvent pas, maintenant ce n'est plus un "droit" c'est un "devoir"!

le 17/12/2012 à 17:38
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On devrait quand même avoir la possibilité de choisir ou de se partager entre le travail et la famille. C'est aussi valable pour ces messieurs.

le 17/12/2012 à 20:14
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l esclavagisme de la femme dure depuis des millénaires: ma mère était dans ce cas et elle n´a pas gagné mon respect. Il faut remettre les hommes à leur place et mettre en place et avoir pour vision une égalité.

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