L'Office des statistiques allemand Destatis avait annoncé la semaine dernière une croissance du produit intérieur brut de 0,3% au troisième trimestre sans en préciser la structure. C'est désormais chose faite, mais avec une surprise : les exportations allemandes n'ont augmenté que de 0,1% au troisième trimestre, et la contribution du commerce extérieur allemand à la croissance du PIB a été négative à -0,4%, du fait d'une progression nettement plus marquée des importations de biens et de services (+0,8%).
Cette faiblesse de la croissance des exportations s'explique par les difficultés économiques qu'éprouvent ses principaux partenaires à l'export que sont notamment la France et l'Italie.
La croissance tirée par la demande intérieure, mais pas par la consommation
Un comble pour une économie allemande qui repose habituellement essentiellement sur les exportations. Au deuxième trimestre, les exportations avaient encore contribué de manière positive à la croissance du pays. A s'y pencher de plus près, ce n'est toutefois pas la consommation, en hausse d'un petit 0,1%, qui a fait progresser la demande intérieure. En revanche, le BTP, a enregistré une progression de 2,4% durant les mois d'été. Et les investissements publics et privés ont chacun progressé de 0,5%.
Le commerce extérieur, longtemps le moteur de l'économie allemande, "va jouer un rôle mineur" dans la dynamique économique dans les mois à venir, prédit Johannes Gareis, économiste de Natixis, "à cause de la relative force des importations, du fait de la demande intérieure soutenue".
L'Allemagne sous le coup d'une enquête sur son excédent courant
La publication de ces chiffres intervient alors que l'Allemagne est critiquée par plusieurs de ses partenaires pour la forte dépendance de son économie à ses exportations et une demande intérieure jugée atone. L'économie allemande fait même l'objet depuis la semaine dernière d'une enquête approfondie de la part de la Commission européenne, qui s'émeut de ses excédents des comptes courants, source potentielle de déséquilibres en Europe.
Sur le sujet du soutien à la consommation, Angela Merkel a récemment concédé aux socio-démocrates la création d'un salaire minimum généralisé. Reste à savoir s'il sera suffisant pour encourager la consommation et s'il ne pèsera pas de manière trop importante sur les exportations du pays.
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