Toujours pas de déflation en vue pour la BCE

La banque centrale européenne et l'Eurogroupe affirment ne pas déceler de risque de déflation bien défini en zone euro. Ils mettent par contre en garde contre une période d'inflation basse prolongée.
A contre courant de tous les discours, la BCE maintient qu'elle ne voit pas de logique déflationniste à l'œuvre.

"Nous ne percevons aucune perspective de déflation". C'est ce qu'a affirmé le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Vitor Constancio, lors d'une conférence de presse lundi, à la suite d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe).

Alors même que le FMI et de nombreux dirigeants tirent la sonnette d'alarme face à la menace d'une spirale déflationniste en zone euro, la BCE semble bien seule au monde.

L'inflation coincée en "zone dangereuse"

Si la banque centrale n'identifie pas de risque de déflation bien défini, en dépit d'un net ralentissement de la hausse des prix, elle met en garde en revanche contre une période prolongée d'inflation faible qui pourrait être préjudiciable à l'économie.

L'inflation de la zone euro reste coincée dans une "zone dangereuse", estime la BCE, en deçà de 1% depuis octobre et elle a encore baissé en mars, à un niveau sans précédent depuis plus de quatre ans de 0,5% en rythme annuel.

L'évolution de l'inflation est "une préoccupation", a dit le vice-président de la BCE. "Cela semble indiquer que l'Europe et la zone euro peuvent se retrouver dans une période prolongée d'inflation basse et cela peut constituer un frein à la reprise".

La BCE tiendra jeudi sa traditionnelle réunion mensuelle de politique monétaire mais les économistes pensent qu'elle s'abstiendra pour le moment de toute initiative - classique ou moins conventionnelle - visant à relancer l'inflation.

Remontée de l'inflation dès avril ?

Le ministre de l'Economie italien Pier Carlo Padoan est en phase avec ce constat. "Il n'y a pas de risque de déflation évident et cela se fonde sur le fait que les anticipations d'inflation à moyen terme sont ancrées à des niveaux normaux autour de 2%, ce qui est l'objectif à moyen terme de la zone euro", a-t-il observé.

"Cela dit, les autorités suivent très attentivement l'évolution de la situation... Il y a une réunion du conseil de la banque centrale jeudi au cours de laquelle la situation sera à nouveau examinée", a-t-il ajouté.

Vitor Constancio, qui pense que la croissance s'est poursuivie en zone euro au premier trimestre de cette année, a ajouté que la reprise autoriserait une remontée de l'inflation et ce dès le mois d'avril.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn pense pour sa part qu'une période prolongée de basse inflation "affecterait négativement le processus de rééquilibrage de l'économie de la zone euro". Car selon lui, "d'un côté, cela augmenterait évidemment le revenu réel disponible, mais de l'autre cela ralentirait le rééquilibrage de la zone euro".

Le FMI tire la sonnette d'alarme

Le Fonds monétaire international appelle régulièrement la BCE à baisser encore ses taux directeurs ou à pratiquer une politique d'assouplissement quantitatif - sous la forme de rachats d'actifs - telle qu'elle se pratique aux Etats-Unis, au Japon ou en Grande-Bretagne.

>> Lire : la zone euro au bord du gouffre déflationniste

Comme Rehn, le FMI argue qu'avec une inflation faible, les pays très endettées de la zone euro ont beaucoup de mal à réduire leur endettement, à regagner de la compétitivité et à combattre efficacement le chômage. A qui l'avenir donnera-t-il raison ? Selon une majorité d'analystes, en tout cas, la BCE devrait laisser sa politique monétaire inchangée à l'issue de sa réunion mensuelle de jeudi.

Commentaires 12
à écrit le 14/04/2014 à 9:22
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Bon article si on remplace BCE par Bundesbank.

à écrit le 02/04/2014 à 15:12
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M Godin on finit par se dire on s'en fout. Que ça pète et qu'on entende plus tous ces idiots nous répéter à longueur de journée que l'Union européenne et l'euro c'est formidable.Quel soulagement après les nombreux sacrifices qu'on dû faire les nantis...

à écrit le 02/04/2014 à 14:14
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inflation pour les bons produits : voyez le bon pain français , la bonne viande que tout le monde ne peut pas s'offrir et la déflation pour de nombreux salariés sur leurs revenus ...

à écrit le 02/04/2014 à 12:37
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Sortons tranquillement de l'euro mais pour ca aucune voix pour les europeistes UMPSCENTRE

à écrit le 02/04/2014 à 11:20
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à vouloir protéger le capital plutôt que le travail .... les deux seront perdus !!!!!!!!!!

le 02/04/2014 à 12:28
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Je vous rassure, le capital sait très bien se prémunir contre l'inflation, surtout en France où il a pu acquérir une longue expérience ! Il n'en est pas de même des salariés...

à écrit le 02/04/2014 à 10:54
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Elle ne sera perceptible seulement quand nous y serons, mais là, ce lourd tanker ne sera plus manoeuvrable a souhait!

le 02/04/2014 à 11:14
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Il sera échoué sur le sable dans le meilleur de cas .... au pire fracassé contre les rochers!!!!!!!!!!!!! Il y a urgence !

à écrit le 02/04/2014 à 10:49
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La Grèce, Chypre, la Slovaquie et l’Espagne sont déjà en déflation. Le Portugal et l’Irlande n’en sont pas loin. Les mesures à prendre par la France pour respecter le pacte budgétaire européen devrait l’amener progressivement vers une situation défla...

à écrit le 02/04/2014 à 9:51
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La déflation est un phantasme ! La réalité, c'est que les prix montent toujours, malheureusement....

le 02/04/2014 à 11:03
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NON .... le peu d'inflation que nous avons est crée par l'inflation des taxes !!!!!!!!

à écrit le 02/04/2014 à 9:13
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Quand on tire tout vers le bas,les salaires,les prix,in fine les marges,ont obtient rarement une augmentation de la richesse.L'Europe fonctionne sur le principe de la centrifugation en fin de parcours il ne restera qu'un grand désordre social et écon...

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