Rencontre Fillon - Sarkozy ce lundi matin après la lourde défaite de la droite aux régionales

Le chef de l'Etat a reçu ce lundi son Premier ministre "pour faire le point sur le message des Français". Selon Claude Guéant, les discussions entre François Fillon et Nicolas Sarkozy ont porté sur un remaniement "technique" du gouvernement.

François Fillon "assume sa part de responsabilité".  Et pour l'"évoquer", le chef du gouvernement a été reçu ce matin par Nicolas Sarkozy pendant près d'une heure et demi. A sa sortie de l'Elysée, le Premier ministre n'a pas fait de déclaration. Selon le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, le chef de l'Etat a discuté avec François Fillon d'un remaniement qualifié de "technique".

Parmi les rumeurs qui circulent figure celle du remplacement de Xavier Darcos, sèchement battu en Aquitaine, par Eric Woerth au ministère du Travail afin de mener dans les prochains mois la réforme des retraites. Le chiraquien François Baroin pourrait dans ce cas remplacer Eric Woerth au ministère du Budget, mais ces hypothèses sont loin d'être avérées.

De son côté, Jean-François Copé, a estimé dimanche soir sur France 2 que s'il est "très heureux" des victoires de la majorité présidentielle en Alsace et à la Réunion, il ne faut pas "se cacher derrière son petit doigt, c'est évidemment pour nous une réelle défaite. Il ne faut pas tourner autour du pot, c'est la réalité. Les Français nous ont clairement adressé un certain nombre de messages au cours de cette campagne difficile, parce qu'en plein milieu d'une crise économique très sévère. Il en est un qu'il faut retenir cinq sur cinq: il faut revenir à nos fondamentaux, c'est-à-dire ce qui a permis l'élection de Nicolas Sarkozy comme président de la république et de la majorité en 2007", selon lui. Il estime nécessaire "la construction d'un nouveau pacte majoritaire avec les Français (...) avec des piliers clairs: faire des réformes vitales pour le pays, les retraites, la baisse des déficits; l'emploi, la justice sociale, la compétitivité puisqu'on est à 10% de chômage; le retour aux valeurs de la République, par exemple faire voter la loi d'interdiction de la burqa".

Sur la question de l'éventuelle responsabilité de Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé considère que "dans des périodes comme celle-là, difficile pour une famille politique, on doit faire preuve de beaucoup de lucidité, donc crever les abcès (...) et de beaucoup d'esprit de responsabilité. Je ne serai certainement pas dans la logique de chercher des boucs émissaires parce que l'étape suivante, c'est 2012 et que je n'ai pas du tout envie que Mme Aubry soit président de la République, j'ai envie que ce soit Nicolas Sarkozy".

Xavier Bertand, secrétaire général de l'UMP, a reconnu dimanche sur TF1 qu'"objectivement ce soir la gauche a remporté les élections régionales", et "c'est une déception", mais "nous progressons visiblement". "Objectivement, ce soir, la gauche a remporté les élections régionales" mais"nous progressons visiblement ce soir, parce que nous avions deux régions, (et) nous en aurons certainement trois", a-t-il néanmoins ajouté, insistant sur le fait qu'"il n'y a pas de grand chelem" de la gauche.

Frédéric Lefebvre , porte-parole de l'UMP, a lui aussi expirmé sa "déception même si la formidable victoire à la Réunion ou les scores serrés dans quelques régions nous donnent des motifs de satisfaction. Ces élections régionales auront été une occasion manquée de dire aux Français combien la région est essentielle pour leur vie quotidienne".

Les responsables de l'UMP soulignent tous que cette lourde défaite n'est pas liée aux réformes lancées par le gouvernement mais aux problèmes de la France que ces réformes doivent au contraire tenter de régler. Christine Lagarde, ministre de l'Economie a ainsi affirmé sur TF1 qu'il faut  "impérativement poursuivre les réformes".

Même analyse du porte-parole du gouvernement Luc Chatel qui a affirmé dimanche soir sur France 2 : "il ne faut surtout pas changer de cap, la pire des réponses au scrutin de ce soir serait d'arrêter les réformes. Il faut reconnaître quand on a perdu, c'est une victoire de la gauche ce soir aux élections régionales"mais "les deux-tiers des Français qui se sont déplacés aujourd'hui ont voté pour des considérations régionales. Le cap a été défini en 2007, pourquoi changerait-il aujourd'hui? La difficulté aujourd'hui c'est que nous sommes au milieu du gué. On a engagé des réformes difficiles qui n'avaient pas été effectuées depuis très longtemps mais dont les Français ne voient pas encore les résultats, ils sont inquiets et impatients".

Réputé proche du Chef de l'Etat même s'ils sont parfois en désaccord, Gérard Longuet, le président du groupe UMP au Sénat, a lancé dimanche soir sur Public Sénat que "l'UMP doit retrouver la confiance de ses électeurs rassemblés en 2007. En étant elle-même, en revenant à ses fondamentaux: le travail, la valeur du travail, la fierté de la France, l'autorité de l'Etat. Nous avons laissé le Front national prospérer, alors que le MoDem, qui était une voie intermédiaire, s'est effondré".

Eric Besson, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, est, lui, sur la même tonalité que François Fillon et fait même son mea culpa en pensant au débat sur l'identité national qu'il a lancé à la demande du Chef de l'Etat : "j'assume ma part de responsabilité, je suis ministre. J'ai mené un certain nombre de débats et certains pensent que ces débats ont contribué à l'affaiblissement de la majorité, ce n'est pas ce que je ressens, mais je l'entends. J'ai ma part de responsabilité dans les résultats de ce soir, c'est une évidence absolue".

Commentaires 8
à écrit le 22/03/2010 à 20:29
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Et nous voilà reparti pour un tour de VICE... vous lisez bien: c'est la faute à LA CRISE! Normalement une crise ne dure pas, mais en politique LA CRISE dure depuis des décennies ... Par contre la crise elle-même, on sait pas à quoi ni à qui c'est ...

à écrit le 22/03/2010 à 14:02
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Du point de vue mathématique il y a que la moitié de Français qui se sont exprimés ! On ne peut pas généraliser, ni crier victoire. Plutot que mordre, si nous exprimions notre vision partagée de la France sur le web ?

à écrit le 22/03/2010 à 13:33
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ras-le-bol qu'on nous dise ce que nous pensons ! les français "pensent ceci", "ont voulu dire cela"... du vent ! "il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre", n'est-ce pas une autre : "les chiens aboient, la caravane passe" : ras-le-bol d...

à écrit le 22/03/2010 à 12:55
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bien sur : lisez qu'elle ait -

à écrit le 22/03/2010 à 12:33
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je ne trouve pas que la gauche est remportee une grde victoire - si les electeurs du FN s'etaient reportes et les qq electeurs de l'UMP qui se sont abstenus se seraient deplaces la DROITE SERAIT EN TETE el la FRANCE SERAIT BLEUE - je pense que c...

à écrit le 22/03/2010 à 10:34
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La droite constate enfin que quand on saborde les services publics à tout va, en période de désespérance sociale, le peuple réagit . IL le fait de deux façons : une claque pour le gouvernement qui perd ces élections (pas un ministre élu !!) et il bou...

à écrit le 22/03/2010 à 8:28
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l'UMP prends le chemin du PS, mêmes attitudes arrogantes, mêmes certitudes de la science infuse, absence de compréhension de l'économieréelle, maintien et promotion des énarques au lieu de fermer l'ENA purementet simplement - de tout cette situation,...

à écrit le 22/03/2010 à 7:59
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Comment peut-on faire un point sur le message des français maintenant? Pendant des mois on nous a servi la soupe de l'identité nationale au détriment du chômage et de la crise, la meilleure défence c'est l'attaque. On nous a toujours dit : Gouverner ...

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