Jean-Louis Borloo ou la difficulté de s'affranchir

Ministre sans discontinuer de 2002 à 2010 sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Fidéle soutient radical valoisien du RPR puis de l'UMP , Jean-Louis Borloo aurait eu à rendre crédible sa "troisième voie" lors des prochaines échéances électorales. Il a préféré renoncer.
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"Si jean-Louis Borloo est candidat, alors Sarkozy ne sera pas au second tour de la présidentielle", pronostiquait il y a quelques semaines le politologue Stéphane Rozès, président de "Conseils, Analyses et Perspectives" (CAP). Il a été entendu. Dimanche 3 octobre, le leader de "l?Alliance des centres" a renoncé à se présenter en 2012. Un geste qui dégage sacrément le terrain à droite pour l?actuel locataire de l?Elysée, puisqu?il semble aussi acquis que Dominique de Villepin ne sera pas en situation. Certes, avec les probables candidatures ? encore leur faudra t-il obtenir les 500 signatures de parrainage - de Christine Boutin et Nicolas Dupont-Aignan, Nicolas Sarkozy ne sera pas complètement en situation de monopole. Mais rien de très ennuyeux pour le chef de l?Etat. Le seul vrai danger était représenté par l?hypothèse Jean-Louis Borloo, avec ses 7 à 9% d?intentions de vote? Une fourchette élevée qui aurait pu empêcher Nicolas Sarkozy d?accéder au second tour alors que Marine Le Pen (FN) se maintient à un niveau élevé (entre 15 et 19%).

Pour autant, l?actuel président de la république n?en a pas fini avec les candidatures centristes. D?abord, après le retrait de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, président du Nouveau Centre, pourrait se sentir pousser des ailes. Mais l?ancien ministre de la Défense n?a pas le charisme de son rival de Valencienne et il peinera rassembler derrière son nom.

Reste aussi l?éternel rebelle du centre : François Bayrou. Le président du Modem attend son heure. Certes, il n?est plus dans la position de 2007 où sa candidature - il avait rassemblé plus de 18% des voix au premier tour - était apparue aux yeux de beaucoup comme la seule pouvant faire vraiment barrage à Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal paraissant un peu "légère". Il n?en reste pas moins que l?élu du Béarn dispose, lui, d?une vrai capacité de nuisance face à l?actuel majorité. On le sait en effet capable de passer des alliances avec les socialistes, voire même d?appeler à voter pour la candidat PS au second tour de la présidentielle. Ce qui n?aurait probablement pas été le cas de Jean-Louis Borloo.

Car là était tout le problème de l?ex-ministre de l?Environnement : comment afficher son autonomie et se présenter comme le partisan d?une "autre voie, entre le PS et l?UMP" quand on a été ministre sans discontinuer entre 2002 et 2010, sous les présidences de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ? Comment Jean-Louis Borloo aurait il pu apparaître comme porteur de valeurs humanistes, quand son silence fût retentissant durant l?été 2010 au lendemain du discours présidentiel de Grenoble stigmatisant les étrangers ? Comment aurait il pu être crédible sur le terrain économique ? Lui qui a avalisé la loi Tepa de 2007 instituant le bouclier fiscal à 50% et qui a avalé les couleuvres du quasi-total renoncement aux mesures arrêtées dans le cadre du Grenelle de l?Environnement.

Alors, certes, le leader centriste tentait de se refaire une virginité en défendant, par exemple, l?idée d?instituer un prélèvement exceptionnel durant trois ans de 2% sur les bénéfices avant impôts de toutes les entreprises cotées en bourse. Où encore, en se disant favorable à une "réflexion" sur la séparation des activités de dépôt et d?investissement des banques. Où aussi en prônant une régulation des "hedge funds".

Rien de bien clivant, in fine, par rapport à la majorité présidentielle. D?ailleurs, nombreuses sont les voix à l?UMP, de Marc-Phillippe Daubresse, secrétaire général adjoint du mouvement, à Thierry Mariani, ministre des Transports et leader de la Droite populaire, à prier Jean-Louis Borloo de revenir le plus vite possible dans la grande famille de la majorité présidentielle.

Commentaires 16
à écrit le 10/10/2011 à 15:12
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eh bien tant pis pour lui ! Boorloo c'était mieux que Sarko ! on ira voir l'autre candidat ! "acheté" par l'ump : lamentable ....

à écrit le 04/10/2011 à 7:15
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Après une campagne de droite décomplexée en 2007, Sarkozy va nous faire une campagne centriste en 2012. L'OPA sur les electeurs FN ne sera plus possible, alors il lui faut changer de tactique electorale. Ceci ressemble a un calcul politique, mais si ...

à écrit le 04/10/2011 à 6:53
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Pour sauver la droite il conviendrait d'organiser des primaires: Sarko, Juppé, Fillon, de Villepin Borloo etc reste à savoir ou mettre Bayrou qui est un peu le mélenchon de la droite. le PB est( que l'UMP ne le veut pas préférant choisir le candidat ...

le 04/10/2011 à 10:23
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je suis bien d'accord avec vous pour des primaires de toute urgence à droite pour que nous puissions choisir M r JUPPE afin d'avoir une chance de gagner sinon c'est cuit le probleme de Mr sarkozy n'est pas les electeurs du FM ou duCTRE mais to...

le 04/10/2011 à 11:22
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@skippaco. au point où il en est Sarko aurait peut être intérêt à tenter la primaire. si il était vainqueur il redorerait son blason. Le gros problème, et c'est pour cela qu'il ne le fera pas cela afficherait les divergences à droite qui sont beauco...

le 04/10/2011 à 15:20
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CABUZO pour faire une primaire à droite il faudrait du courage politique et notre prèsident sais très bien que 2012 n'est plus 2007 pour lui et qu'avec une primaire il passerait tout simplement " par la fenêtre " par rapport à juppé ou fillon voi...

à écrit le 04/10/2011 à 5:53
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j'aurais volontier voté pour lui au 1er tour voir même 2e tours mais si il croit quand retirant sa candidature je vais revoter pour Mr sarkozy NADA j'au=i voté pour lui en 2007 1er et 2e tours mais en 2012 le fait que borlo n'y va pas et bien je v...

le 10/10/2011 à 15:16
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vous avez raison ! Sarko a fait de la démagogie pour ralier les travailleurs à sa personne en promettant "travaillez plus pour gagner plus " , EN FAIT BEAUCOUP FONT PLUS D HEURES POUR GAGNER LE SMIC HORAIRE - Vous êtes probablement plus jeune que moi...

à écrit le 03/10/2011 à 20:02
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Encore un, en qui je croyait et pour lequel j'aurais voté ,qui me déçoit énormément. Quelle tritesse cette politique, et quelles images nous donnent aussi bien la droite que la gauche avec toutes ces histoires ( Bétencour, DSK, etc...) ...

à écrit le 03/10/2011 à 18:20
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a part nous prendre pour des cons qui ne savez pas que borlot roulé pour l'ump

à écrit le 03/10/2011 à 17:01
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C'est dommage, je trouve que l'UMP ou la 'droite' devrait aussi organiser des primaires comme le PS avec Sarko, Borloo, Bayrou et peut être d'autres qui le souhaitent.

le 10/10/2011 à 15:17
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oui les temps où le Chef du Parti était le Candidat sont révolus ! il fo rendre au Peuple ses décisions ! vive la Démocratie ...

à écrit le 03/10/2011 à 15:50
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Beaucoup d'électeurs de centre droit ou de centre gauche (Modem, Gauche moderne, Radicaux de Gauche) ne voteront pas pour le président sortant pour la simple raison que Copé, Buisson et toute la droite réac les dégoutent à jamais. Ils voteront Hollan...

le 04/10/2011 à 6:20
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ont attend quoi pou essayer bayrou il ne pourra faire pire et a le sens de la moral aller un petit effort

le 04/10/2011 à 8:29
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et oui il reste Bayraou au centre et Melenchon à gauche . Ce sont les seuls qui ont un programme crédible et qui sort de ceux des partis majoritaire ....Nous avons donc le choix ...Quand à MLP son programme est celui de la france en autarcie sans l...

à écrit le 03/10/2011 à 15:14
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Ce qui reste réconfortant c'est que les électeurs,eux,peuvent s'ils le souhaitent s'affranchir.

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