Altadis plonge sur des perspectives décevantes

La restructuration du groupe tabatier Altadis, né fin 1999 de la fusion de l'espagnol Tabacalera et du français Seita, devrait être plus coûteuse qu'initialement prévu. C'est ce qu'a laissé entendre la société à l'occasion de la présentation de ses comptes sur neuf mois. Pour l'ensemble de l'année, Altadis s'attend à une progression de son Ebitda (résultat d'exploitation avant amortissement et dépréciation) "moins ambitieuse que certaines prévisions du marché" le laissaient prévoir. Le résultat net devrait quant à lui être "sensiblement affecté par le poids des provisions pour restructurations prévues". Une prudence qui contraste avec l'optimisme dont avait fait part le groupe a l'occasion de la présentation de ses semestriels: Altadis anticipait alors une "croissance significative" de son résultat d'exploitation. Le résultat net devait pour sa part être dopé par des plus-values exceptionnelles sur cessions.Ce recadrage des objectifs de rentabilité a été immédiatement sanctionné par le marché boursier. Jeudi, le titre a décroché de 8,03% à 15,91 euros dans un volume important de 220.000 titres échangés. Les investisseurs s'inquiètent également du fléchissement du taux de croissance de l'Ebitda, ressorti à 7,5% pour 574,2 millions d'euros de bénéfice lors des neuf premiers mois de l'année, contre +11,8% lors du premier semestre. Le bénéfice net d'Altadis a quant à lui atteint 299,6 millions d'euros, mais le groupe ne fournit pas de comparaison avec la même période de l'an passé. Comme au premier semestre, le résultat net intègre un bénéfice exceptionnel important reflétant "les opérations de cessions d'actifs réalisées sur le troisième trimestre (Coralma, Zabalburu, offre publique de vente de 21,7% du capital de Logista)". Sur les neuf premiers mois de l'année, le résultat exceptionnel atteint 122,6 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du groupe a quant à lui progressé de 9,2% à 2,10 milliards d'euros. Ces ventes n'intègrent toutefois pas la consolidation de Corporacion Habanos qui sera réalisée en fin d'année. Par branche d'activité, le chiffre d'affaires des cigarettes a progressé de 6,2% à 1,25 milliard d'euros sur neuf mois, notamment en raison de la hausse des prix des cigarettes blondes en Espagne et "surtout de la dynamique des ventes sur les marchés internationaux". Les cigares ont fait preuve d'un meilleur dynamisme, avec des ventes en hausse de 14,1% à 432,7 millions d'euros. La branche logistique, enfin, a affiché un chiffre d'affaires de 391,9 millions d'euros (+13,8%).
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