La volatilité du Nasdaq alimente la baisse des taux longs

L'accélération de l'inflation n'a plus l'effet dévastateur sur les marchés qu'elle avait il y a encore peu. Car si les prix ont progressé de 0,5 % au mois de février aux Etats-Unis, l'inflation demeure pour l'heure circonscrite au seul secteur pétrolier. Pour preuve, en excluant l'énergie et l'alimentation, les prix se sont tendus de 0,2 %, pour une hausse en glissement annuel de 2,1 %.Au cœur de cette relative insensibilité de l'économie au doublement en un an du prix du carburant, la concurrence forcenée que se livrent les entreprises industrielles et de services outre-Atlantique. Selon plusieurs analystes, la hausse du prix des matières premières serait plus problématique pour les marges des entreprises que pour le consommateur final. A cet égard, la hausse de 1 % des prix à la production enregistrée au cours du même mois ne s'est finalement que peu répercutée sur les prix de ventes.D'où le calme des marchés, à l'issue de l'annonce, l'obligataire poursuivant même sa progression. Le rendement du titre d'Etat américain à 10 ans a perdu quatre points de base pour se stabiliser autour de 6,21 %, tandis que le Dow Jones s'installe fermement au-delà de 10.500 points.Tout d'abord, persuadés de la poursuite des hausses des taux directeurs de la Réserve fédérale, les investisseurs sont de plus en plus rassurés par le contrôle qu'exercent les autorités monétaires sur l'inflation. D'où la déconnexion croissante entre taux courts et rendements obligataires et, mécaniquement, l'inversion de la courbe des taux. La hausse de l'inflation nécessite en effet de nouveaux tours de vis de la Fed, afin de maintenir les taux courts réels au même niveau. Parallèlement, confiants dans la maîtrise de l'inflation et dans son retour imminent vers un rythme de croissance plus modéré, les investisseurs n'hésitent plus à privilégier les obligations. D'autant que les opérations de rachat de la dette publique par le Trésor américain prévient tout risque de correction obligataire brutale.Autre facteur de soutien aux marchés obligataires, l'accroissement de la volatilité du Nasdaq. " On assiste à une fuite vers la qualité d'un nouveau genre où à la fois l'obligataire et les actions de l'économie traditionnelle servent de refuge aux capitaux inquiets ", constate Pascal Coret, économiste chez CDC Marchés. Une situation qui pourrait perdurer encore la semaine prochaine, alors qu'aucune statistique d'importance n'est attendue.
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