Bourses de Londres et Francfort : Les autorités de tutelle émettent des réserves

Les autorités de surveillance des Bourses de Londres et de Francfort ont engagé des travaux en vue d'harmoniser leurs règlements dans la perspective de la fusion des deux places financières au sein de l'entité iX, ont-elles annoncé lundi. Six groupes de travail communs ont été constitués à cet effet, notamment dans les domaines du délit d'initié, des règlements/contreparties, des OPA, des règles en matière de communication boursière ou des introductions en bourse, selon un communiqué publié à Francfort. Le texte est signé des autorités de surveillance des opérations boursières de Francfort et de Londres, le Bundesaufsichtsamt fuer den Wertpapierhandel et la Financial Services Authority, ainsi que par le ministère de l'Economie de l'Etat régional de Hesse, dont dépend Francfort. Les travaux doivent permettre de définir d'éventuels critères communs aux autorités de surveillance d'iX, dans les domaines où les règlements en Allemagne et au Royaume-Uni s'avèreraient trop éloignés. Le communiqué souligne la volonté des autorités compétentes de faire respecter dans le cadre de la mise sur pied d'iX "l'intégrité du marché", en "empêchant en particulier les délits d'initié", d'assurer la "transparence" des opérations boursières, et la "protection des investisseurs". Les actionnaires des deux Bourses doivent se réunir le 14 septembre pour voter sur le projet de fusion. Si le rapprochement est réalisé, il donnera naissance à iX, première place boursière européenne, qui sera alliée avec le Nasdaq et envisage une fusion complète avec lui. Ce projet a été toutefois très critiqué au Royaume-Uni mais aussi en Allemagne, où on reproche aux initiateurs de la fusion leur manque de préparation et de transparence. Plus fondamentalement, chaque place redoute de perdre de l'influence au profit de l'autre. La fusion annoncée a ainsi été vivement critiquée par un centre de recherches de la City tandis qu'une association de courtiers britanniques se plaint du manque de transparence de l'opération. Dans une étude publiée aujourd'hui, le Centre pour l'étude de l'innovation financière (CSFI) qualifie le projet de fusion de "mal préparé" et met en doute la meilleure efficacité promise par les deux Bourses. Le projet ne répond pas aux besoins les plus pressants des marchés boursiers européens, à savoir une infrastructure unifiée plutôt qu'une course au gigantisme, estime le CSFI, qui est sponsorisé par une cinquantaine d'institutions de la City. Le CSFI prône un maintien de la concurrence entre les deux Bourses, accompagné d'un système de contrepartie indépendant et un système de règlement unifié. De son côté, l'Association des gestionnaires et les courtiers de fonds privés (Apcims), qui regroupe un tiers des actionnaires de la Bourse de Londres, s'inquiète du manque de transparence d'informations sur la fusion et des coûts qu'elle entraînera.
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