Les enchères pour l'octroi aux Pays-Bas de cinq licences de téléphonie mobile UMTS se sont achevées lundi à La Haye, a annoncé un porte-parole du ministère néerlandais des Télécommunications, Hans Scholten. C'est le retrait de l'un des prétendants à une licence, le groupe néerlandais Versatel, en désaccord avec la procédure, qui a abruptement mis fin à celle-ci : après ce retrait, il ne restait plus que cinq candidats pour autant de licences. Les deux fréquences les plus puissantes reviennent à Libertel (filiale de Vodafone Airtouch) et à l'ex-monopole KPN. Ce dernier a confirmé avoir offert 1,567 milliards de florins (712,2 millions d'euros), tandis que Libertel aurait offert 713,8 millions d'euros. Les autres licences sont attribuées à Dutchtone, filiale de France Telecom, le consortium 3G Blue/Ben (Belgacom/Tele Danmark/Deutsche Telekom) et Telfort (contrôlé par British Telecom), qui paieront respectivement 436,36 millions d'euros, 395,63 millions d'euros et 428,8 millions d'euros. Au total, les enchères rapporteront quelque 2,7 milliards d'euros à l'Etat néerlandais.Le chiffre définitif restera donc très loin des premières estimations du gouvernement néerlandais : le ministre des Finances, Gerrit Zalm, avait tablé initialement sur des rentrées de 20 milliards de florins (9 milliards d'euros) dans les caisses de l'Etat. Il est depuis revenu sur ces prévisions, sans pour autant se risquer à de nouvelles estimations. Entamées le 6 juillet dans un grand hôtel de La Haye et prévues pour durer six semaines au maximum, les enchères avaient démarré très lentement, principalement en raison du désistement, à la dernière minute, de deux candidats, le britannique NTL et le hongkongais Hutschison Whampoa. Il ne restait dès lors que six opérateurs en lice pour cinq fréquences. Hutschison Whampoa avait préféré s'allier à KPN Mobile, filiale de l'ex-monopole néerlandias, et au japonais NTT DoCoMo, propriétaire de 15% de KPN Mobile. Lundi, la direction de Versatel a indiqué dans un communiqué avoir "à regret, été forcée de cesser ses offres après que le gouvernement néerlandais eut refusé d'engager des poursuites contre l'un des candidats", Telfort. "Versatel avait demandé une telle action après avoir reçu une lettre de menaces de Telfort", a-t-elle indiqué. Un porte-parole de Versatel, Mark van der Heijde, a précisé que l'opérateur envisageait lui-même de se tourner vers la justice pour contester la validité des enchères et l'attitude de Telfort. Avant même le début des enchères, Versatel avait protesté contre les modalités d'attribution des licences : seul candidat à ne pas posséder de réseau mobile de deuxième génération (GSM), l'opérateur réclamait qu'une des licences en jeu soit réservé à un nouvel entrant. Le montant relativement faible atteint in fine par les enchères aux Pays-Bas contraste fortement avec les niveaux atteint au Royaume-Uni, où les enchères, closes au terme de 150 tours, permettront à l'Etat britannique de récolter quelque 22,5 milliards de livres (36,5 milliards d'euros) pour cinq licences. L'issue de la procédure néerlandaise pourrait amener les autorités allemandes et françaises à réévaluer à la baisse leurs prévisions de recettes. En Allemagne, les enchères doivent débuter lundi prochain, 31 juillet, tandis qu'en France, l'ART l'autorité de régulation du secteur, tarde à publier le cahier des charges qui doit accompagner l'appel à candidatures. Bercy avait fixé le 6 juin à 32,5 milliards le prix unitaire d'attribution des quatre licences qui seront mises sur le marché. Un porte-parole du ministère de l'Economie a assuré lundi à l'AFP que le cahier des charges serait publié "dans les semaines à venir" et a formellement démenti que la finalisation des modalités financières pose un quelconque problème, assurant que le ministère n'attendait pas l'issue des enchères aux Pays-bas et en Allemagne.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:48

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