L'Opep penche pour une réduction drastique de sa production

Alors que les pays membres de l'Opep ne feront probablement connaître que samedi leur décision sur l'ampleur qu'ils comptent donner à la réduction de la production pétrolière, les cours du pétrole connaissent une poussée de fièvre. Sur l'International Petrole Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait à 17 h 30 25,85 dollars. Il avait clôturé la veille à 25,01 dollars. Tout au long de l'après-midi, les déclarations à la presse des différentes délégations se sont succédées, entretenant une certaine confusion. C'est finalement le nouvel homme fort de l'Opep, son secrétaire général le vénézuelien Ali Rodriguez, qui a levé le voile sur les intentions du cartel. Sur les ondes d'une radio autrichienne, il a laissé entendre que l'Opep pourrait choisir de réduire plus drastiquement qu'attendu sa production. La baisse actuellement en discussion pourrait "considérablement" dépasser le million de barils par jour, a estimé Ali Rodriguez qui a précisé que l'Opep tentait "d'incorporer dans cette décision divers pays qui ont coordonné leur politique avec nous". Le secrétaire général de l'Opep faisait référence à des pays qui ne font pas partie de l'organisation tels que la Russie, le Mexique, l'Angola et le Kazakhstan, lesquels ont envoyé des observateurs à Vienne. Une réduction "considérablement supérieure" à un million de barils par jour renforcerait les inquiétudes des pays consommateurs, préoccupés par l'impact qu'aurait un alourdissement de la facture énergétique sur une économie mondiale marquée par le ralentissement américain. Si l'Opep veut fermer un peu plus ses vannes, c'est pour faire face à la traditionnelle baisse de la demande mondiale au second trimestre, consécutive à la fin de l'hiver. A cette situation récurrente viennent s'ajouter cette année les difficultés des Etats-Unis et la crise japonaise qui pourrait se répercuter à l'ensemble de l'Asie. Dans ce contexte, l'Opep, qui a déclaré à maintes reprises sa volonté de maintenir le prix du baril autour de 25 dollars, doit trouver un réglage fin qui lui permette d'assurer ce niveau de cours relativement élevé sans tomber dans l'écueil de l'été dernier. Chaque année au troisième trimestre, les pays consommateurs sont en pleine phase de restockage, la demande remonte et une production trop faible aurait pour conséquence immédiate une flambée des prix. Pour prendre leur décision, les pays de l'Opep disposent d'un certain nombre d'indicateurs. Mercredi, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a de nouveau révisé en baisse de 0,2 million de baril par jour (mbj) la demande pétrolière pour l'ensemble de l'année 2001 à 76,8 mbj. Quant aux stocks américains, qui se sont accrus de 8 millions de barils, ils demeurent à un niveau élevé, a indiqué en début de semaine le département de l'Energie. La conférence officielle des pays membres de l'Opep débute vendredi soir à 18 heures.latribune.f
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