L'Italie prépare sa contre-offensive contre EDF

Le gouvernement italien pourrait adopter aujourd'hui un décret gelant les droits de vote acquis récemment par EDF dans Montedison, indiquent ce matin plusieurs journaux italiens sans préciser leurs sources. Un Conseil des ministres est prévu à 15h30.Le président du Conseil Giuliano Amato, le ministre du Trésor Vincenzo Visco et de l'Industrie Enrico Letta se sont réunis mercredi soir pour examiner les ripostes possibles à l'entrée d'EDF dans le capital de Montedison à hauteur de 20%, selon les agences italiennes Ansa et Radiocor. "Ce sera une intervention nette, étant donné l'asymétrie dans le processus de libéralisation du marché électrique entre l'Italie et la France", indique M. Letta, dans les colonnes du quotidien Il Sole 24 Ore.Le gouvernement italien de centre gauche, encore en place - tout comme l'équipe de Silvio Berlusconi qui formera prochainement un nouvel exécutif - reproche à EDF de vouloir prendre pied sur un marché italien en pleine phase de libéralisation alors que le groupe français bénéficie d'un quasi-monopole dans son pays."L'instrument technique mis au point pourrait prendre comme modèle l'affaire espagnole Hidrocantabrico avec le gel des droits de vote pour stériliser à un certain niveau la présence dans le capital d'une société de monopole comme EDF", écrit Il Sole 24 Ore.EDF se retrouverait alors dans une position similaire à celle rencontrée en Espagne, où le gouvernement Aznar a récemment suspendu les droits de vote qu'il contrôle indirectement dans Hidrocantabrico en vertu de dispositions protégeant le secteur de l'énergie des compagnies publiques.De même le quotidien La Repubblica fait mention d'un possible décret pour geler les participations étrangères dépassant les 2% dans le domaine de l'électricité, tout en ajoutant que "des coups de théâtre ne sont pas exclus".C'est mercredi matin que l'électricien français a annoncé détenir 20% de Montedison. Dans un communiqué, EDF a répété que sa montée dans le capital du groupe italien n'est pour lui qu'une "opération financière". Il s'agit, a précisé EDF, de prendre position "dans l'actionnariat d'une société holding qui héberge un pôle énergétique important, Edison et Sondel ". L'entreprise publique a indiqué qu'"en l'état, EDF considère que le niveau de sa participation reflète bien l'objectif fixé en début d'opération", à savoir suivre une stratégie fondée sur des prises de participations dans divers actifs énergétiques européens. Cette approche présentée comme purement financière n'a pas empêché EDF de formuler, dans le même temps, des propositions de développement du pôle énergétique de Montedison, qui pourraient aller jusqu'à lui céder les actifs que détient le producteur français en Italie.L'ambiguité de la démarche d'EDF suscite donc une vive hostilité de l'autre côté des Alpes, d'autant plus que, avec 20% de Montedison, EDF en est désormais le premier actionnaire, devant Mediobanca (15%), le groupe Tassara-Zaleski (10,26%) et Generali (6,09%).latribune.fr, avec AFP
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