Le Royaume-Uni maintient ses taux

Près d'un an après avoir amené son taux directeur à 4,5%, la banque centrale britannique vient d'annoncer le maintien de son taux à 5,25%. La croissance du PIB s'est renforcée depuis le début de l'année, a ajouté la BoE.
La Banque centrale britannique (Photo d'illustration)
La Banque centrale britannique (Photo d'illustration) (Crédits : HOLLIE ADAMS)

 « Tuer la bête » qu'incarne l'inflation : c'est ce qu'avait demandé fin avril 2023 le FMI aux banques européennes et c'est bien ce que la Banque d'Angleterre (BoE) avait tenté de faire en la traquant sans relâche. Le 11 mai 2023, la BoE avait ainsi porté une nouvelle estocade en relevant pour la 12e fois consécutive ses taux. La hausse étant de 0,25 point de pourcentage, ce qui avait amené son taux directeur à 4,5%, soit un pic depuis 2008 et le début de la crise financière.

Lire aussiLa Banque d'Angleterre relève ses taux pour la douzième fois pour endiguer une inflation record

Un an et deux jours plus tard, la banque centrale britannique a annoncé maintenir son taux directeur à 5,25% jeudi mais s'est dite « optimiste » sur un reflux de l'inflation dans les prochains mois, ce qui pourrait ouvrir la voie à un assouplissement monétaire.

« Nous avons eu des nouvelles encourageantes sur le front de l'inflation et pensons qu'elle tombera proche de notre cible de 2% dans les prochains mois », a commenté le gouverneur de l'institution, Andrew Bailey, ajoutant cependant vouloir voir « davantage de preuves » en ce sens.

Ce n'est guère une surprise

Ce n'est guère une surprise: dès septembre dernier, la BoE avait choisi d'interrompre un cycle de 14 tours de vis consécutifs, en laissant son taux directeur inchangé à 5,25%, son plus haut niveau depuis début 2008 et la crise économique et financière. 

Et pour cause: dans la foulée de cette décision prise le 3 août 2023, la livre britannique avait maintenu ses pertes face au dollar et à l'euro jeudi. Vers 13h30 heure de Paris, la devise perdait 0,43% face au billet vert, à 1,26 dollar pour une livre, et baissait de 0,37% face à la monnaie unique, portant à 1,16 euro pour une livre.

Lire aussiLa Banque d'Angleterre monte ses taux de 0,25 point face à des « pressions inflationnistes persistantes »

 Aujourd'hui, deux membres du Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d'Angleterre ont voté pour une baisse de taux d'un quart de point, contre un seul vote en ce sens lors de la dernière réunion de mars, le reste s'exprimant en faveur d'un maintien du taux directeur à 5,25%.

Léger repli de l'inflation en mars

Les économistes ne s'attendaient pas à un changement lors de cette décision de mai, et envisagent que l'institution entame son cycle d'assouplissement monétaire cet été, misant largement sur le mois d'août. A 13h25 heure de Paris, la livre sterling accentuait son recul face au dollar peu après la décision, cédant 0,28% à 1,2463 dollars.

Le mois dernier, M. Andrew Bailey, avait estimé que les chiffres portant sur avril, attendus ce mois-ci, « devraient faire état d'une forte chute » de l'inflation vers l« a cible » de l'autorité monétaire, à savoir 2%.

Si l'inflation a marqué un léger repli au Royaume-Uni en mars, à 3,2% sur un an, contre 3,4% en février, la croissance des salaires a atteint 6% (hors bonus) pour les trois mois achevés fin février, signalant un marché du travail encore tendu.

La croissance s'est renforcée depuis le début de l'année

Des risques inflationnistes persistent notamment car « les risques géopolitiques se sont intensifiés suivant les évènements au Moyen-Orient, bien que cela a pour l'instant eu un impact limité sur le commerce et les prix du pétrole », note en outre la BoE.

La banque centrale britannique prévoit que l'inflation, « augmente légèrement dans la seconde moitié de l'année, jusqu'à environ 2,5% », et estime revenir plus durablement à son objectif en 2026.

Côté activité, « la croissance du PIB britannique s'est renforcée depuis le début de l'année », précise la BoE, renversant la tendance de la seconde moitié de 2023, au cours de laquelle le Royaume-Uni est tombé en récession technique.

La plus faible croissance des pays riches du G7

L'institution monétaire britannique estime que le PIB a grimpé de 0,4% au premier trimestre, et a relevé ses prévisions de croissance à 0,5% pour l'ensemble de l'année 2024 et 1% en 2025 au Royaume-Uni. Les chiffres officiels du PIB britannique pour le premier trimestre 2024 seront publiés vendredi.

L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) prévoit de son côté que le Royaume-Uni affiche la plus faible croissance des pays riches du G7 l'an prochain, justement à cause, entre autres, de taux d'intérêt toujours élevés et d'une inflation têtue.

(avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 10/05/2024 à 8:34
Signaler
"« Tuer la bête »" Oui c'est ce que l'on se dit nous aussi quand on voit Van Leyen promener en laisse notre président.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.