Lufthansa au bord de la grève générale

Les avions de la Lufthansa devraient rester au sol durant 24 heures demain. Ce mouvement, sans précédent dans l'histoire de la compagnie aérienne allemande, est le résultat du bras de fer qui oppose les pilotes à la direction de l'entreprise sur la question des salaires. Les négociations sont interrompues après le rejet par les syndicats de la dernière offre de la compagnie. Cette dernière a proposé une hausse de 10,6% sur quatre ans des salaires, plus une prime d'intéressement de deux mois maximum pour 2000. Mais, selon Vereinigung Cockpit (VC), organisation syndicale qui représente 90% des 4.200 pilotes de l'entreprise, la compagnie est encore loin du compte. VC réclame en effet des hausses de 35% par an en moyenne, afin que les émoluments des pilotes de la compagnie allemande rejoignent l'échelle internationale des salaires dans le secteur. Les pilotes de la Lufthansa s'estiment aujourd'hui parmi les plus mal payés d'Europe. Ils toucheraient 116.400 euros en moyenne par an (763.533 francs) contre 132.696 euros chez Air France (870.428 francs), voire 147.818 euros en moyennene pour les sept grandes compagnies européennes (969.622 francs).Ce conflit, qui dure depuis plusieurs mois, a déjà été marqué en fin de semaine dernière par un arrêt de travail des pilotes de douze heures qui avait déjà beaucoup perturbé le trafic aérien en Allemagne. 337 vols intérieurs avaient été annulés et 77 avaient été retardés. D'après un porte-parole de la compagnie, la grève de demain pourrait coûter à l'entreprise au moins 25,56 millions d'euros. A la Bourse de Francfort, le titre Lufthansa, qui avait progressé en fin de semaine dernière, porté par l'espoir d'un réglement rapide du conflit, perd en fin d'après-midi 1,14%. Les investisseurs sont inquiets devant la perspective de voir la compagnie aérienne céder trop largement aux revendications des pilotes, ce qui alourdirait les coûts fixes de l'entreprise. Or au premier trimestre de 2001, la compagnie aérienne a déjà enregistré une chute de son bénéfice d'exploitation à 5 millions d'euros, contre 94 millions d'euros un an aupravant. latribune.f
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