Nettement plus de chômeurs en France qu'il y a un an

Le coup est rude pour les salariés, l'économie, l'Unedic et... le gouvernement Jospin. Le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté en décembre pour le huitième mois consécutif, progressant de 0,5% (soit +11.300 personnes par rapport à novembre) à 2.212.100. Le taux de chômage est cependant resté stable à 9% de la population active au sens du Bureau international du travail. Ainsi, fin 2001, il y avait plus de chômeurs inscrits à l'ANPE qu'à la fin 2000. C'était inévitable et c'est la première fois depuis 1997 que le chômage n'a pas reculé d'une année sur l'autre.En décembre 2000, on recensait 2.164.000 chômeurs de catégorie 1. Malgré une légère reprise de l'intérim due aux besoins créés par la préparation du passage à l'euro, la dégradation du chômage en décembre 2001 était attendue dans les milieux gouvernementaux comme un très mauvais moment à passer. Consciente de cette mauvaise passe due "à la situation économique qui se caractérise par un ralentissement assez marqué", la ministre de l'Emploi, Elisabeth Guigou, a déclaré mardi chercher "à amortir au maximum les répercussions sur l'emploi". Il est "essentiel", dit-elle, que "l'ensemble du service public de l'emploi soit disponible". Aussi, la ministre a réuni le 24 janvier l'ensemble des préfets de région et elle s'apprête à faire de même avec les préfets de département pour les sensibiliser sur la question du chômage.A cet égard, Elisabeth Guigou a jugé "inadmissible que des emplois-jeunes [au nombre de 350.000] ne soient pas pourvus"... Sans que l'on sache dans quelle proportion. En outre, la ministre attend beaucoup des 80.000 contrats emploi-solidarité (CES) qu'elle a pu obtenir dans le budget 2001, en sus des 260.000 initialement prévus. Ne négligeant aucune piste, Elisabeth Guigou a même confirmé hier devant l'Assemblée nationale que "deux mille demandeurs d'emploi se verront proposer une rémunération publique de formation pour pouvoir poursuivre des études d'infirmière".Certes, le ministère de l'Emploi attend le rebond économique annoncé pour le second semestre... Mais c'est après les élections. Rue de Grenelle, on a noté avec soulagement la progression du PIB américain de 0,2 % au quatrième trimestre 2001, ainsi que l'amélioration pour le deuxième mois consécutif du moral des industriels français (lire page 5). De bon augure. Surtout que, comparée à la fin des années 80, la croissance est maintenant plus riche en emplois. Selon une étude du Crédit Commercial de France (CCF) datée d'hier, le taux de chômage devrait remonter jusqu'au milieu de l'année pour atteindre près de 9,5 % puis "la dynamique de l'emploi devrait s'enclencher au second semestre quand les rythmes de progression du PIB se redresseront autour de 1 % à 1,5 %. Les conditions internes d'une reprise sont bien présentes en France : résistance de la consommation, faiblesse de l'inflation, des taux d'intérêt". En outre, à moyen terme, la France va aussi pouvoir compter sur une moindre croissance de sa population active.Jean-Christophe Chanut
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