Pas d'assurance contre les cauchemars

On sait que tel ou tel sportif, skieur, tennisman, a assuré à prix d'or ses bras ou ses jambes, que telle top-model a fait de même pour son joli minois ou son corps de rêve qui sont, après tout, son outil de travail. Mais on a appris à l'occasion des élections de dimanche dernier que les partis politiques cherchaient eux aussi auprès des assureurs à se prémunir contre le risque d'une défaite qui les ferait passer sous la barre fatidique des 5 % en deçà de laquelle les frais de campagne ne sont quasiment pas remboursés par les fonds publics.Toutefois, avec les incertitudes grandissantes sur le résultat des urnes, les assureurs se font tirer l'oreille. Robert Hue aurait, parait-il, tenté en vain de couvrir ce risque des moins de 5 % pour le PC. Les compagnies d'assurance auront eu le nez fin. Plus que certains instituts de sondage, diront les mauvaises langues. D'autres auraient eu plus de chance, tel Jean-Pierre Chevènement, non sans causer sans doute, du fait de son score finalement plus bas que prévu, quelques sueurs froides à son assureur.Mais il est vrai que depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, les assureurs nous ont mis en garde : "nous ne pouvons couvrir que ce qui relève de l'aléa, du statistiquement concevable. Le hasard pur, bâti en outre sur la volonté de détruire, sort de notre champ d'intervention." Sans vouloir comparer la destruction terroriste des tours du Wall Trade Center aux résultats électoraux du premier tour de l'élection présidentielle française, voilà des risques apparemment difficilement assurables pour l'avenir. Pourtant, si les compagnies d'assurance pouvaient sortir de leurs cartons des séries statistiques aussi complètes et aussi fiables pour l'évolution des scores électoraux qu'elles en ont pour les vols de voitures, les accidents ou les dégâts des eaux, la France n'en serait peut-être pas là. Mais aujourd'hui, il n'existe pas de produit d'assurance contre les cauchemars. Dommage pour les parents dont les bébés hurlent pendant la nuit... et pour les électeurs français qui, eux aussi, ont passé une mauvaise nuit de dimanche à lundi.
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