Sun, dans le rouge, supprime 4.300 emplois de plus

Alors que les marchés financiers profitent depuis hier d'une nouvelle bouffée d'euphorie alimentée par les bons résultats de plusieurs grands noms de la high-tech (IBM, Nokia, Microsoft), Sun Microsystems joue les mauvais élèves. Le groupe californien, spécialiste des serveurs et des logiciels d'administration de réseaux, a en effet renoué avec les pertes au premier trimestre de son exercice 2002-2003 (clos le 30 septembre), et annoncé de nouvelles suppressions d'effectifs. A l'origine de ces mauvaises nouvelles se trouve bien sûr le ralentissement des ventes du groupe : le chiffre d'affaires de Sun, à 2,7 milliards de dollars sur le trimestre, a reculé de 4% par rapport à la même période de l'an dernier. L'objectif modeste fixé en juillet par le PDG Scott McNealy, celui d'une stabilisation du chiffre d'affaires, n'a donc pas été atteint, faute d'une reprise des commandes en septembre, notamment aux Etats-Unis.La perte nette, elle, a atteint 111 millions de dollars, soit 4 cents par action. Le retour aux bénéfices au cours du dernier trimestre de l'exercice 2001-2002 n'aura donc été qu'une exception. Pour le directeur financier du groupe, Steve McGowan, la "discipline financière" à laquelle s'est plié le groupe "n'a pas été suffisante pour contre-balancer la baisse des revenus provoquée par un ralentissement prolongé de l'économie". Déterminé à ramener son résultat net dans le vert avant la fin de l'exercice en cours, donc avant le 30 juin prochain, Sun a annoncé la suppression prochaine de 11% de ses effectifs. Un plan social qui devrait porter sur un peu plus de 4.300 postes, ramenant les effectifs totaux du groupe sous la barre des 35.000 personnes. Au total, Sun aura donc annoncé plus de 8.000 suppressions de postes depuis le 1er janvier dernier. Scott McNealy s'est refusé, au cours de la conférence téléphonique suivant la publication des résultats, à donner des prévisions pour les prochains mois, soulignant que "cela n'a aucun sens". Steve McGowan a simplement laissé entendre qu'il était prêt à sacrifier une partie de ses marges pour conserver des parts de marché. Mettant ainsi en évidence, une fois de plus, le coeur du problème auquel est confronté Sun : autrefois incontestée, sa position sur le marché des serveurs est de plus en plus ébranlée par ses concurrents IBM, HP-Compaq et désormais Dell.Sur le Nasdaq, l'action Sun cédait 3,34% en milieu de journée vendredi, à 2,89 dollars. Malgré le rebond des deux dernières semaines, le titre a été divisé par cinq depuis le début de l'année, ramenant la capitalisation boursière du groupe sous les dix milliards de dollars.
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