WorldCom négocierait un accord amiable avec la SEC

Un mauvais accord vaut mieux qu'un long procès... L'adage judiciaire semble plus que jamais d'actualité alors que Wall Street s'efforce de mettre un terme à l'ère des scandales ouverte il y a un peu plus de treize mois par la faillite d'Enron. Ainsi, selon plusieurs quotidiens américains, WorldCom, l'ex-deuxième opérateur longue distance des Etats-Unis, aujourd'hui en faillite, serait sur le point de conclure un accord amiable avec la SEC (Securities & Exchange Commission) pour mettre un terme aux poursuites engagées à son encontre par l'autorité de surveillance des marchés boursiers à la fin du mois de juin.Le Wall Street Journal et le New York Times expliquent que l'accord pourrait être présenté d'ici une ou deux semaines. En échange d'une amende qui pourrait atteindre plusieurs millions de dollars et d'une déclaration publique reconnaissant ses fautes, WorldCom obtiendrait ainsi l'arrêt de l'enquête menée par la justice fédérale à la demande de la SEC. Celle-ci pourrait dans le même temps mettre un terme aux actions engagées contre certains cadres dirigeants ou cadres supérieurs du groupe, dont la plupart ne travaillent déjà plus pour WorldCom.Les informations sur ce possible accord amiable sont publiées au lendemain de la présentation d'un rapport d'enquête particulièrement accablant pour les ex-dirigeants, à commencer par son fondateur et ancien PDG Bernie Ebbers. Selon le rapport de 118 pages rédigé par l'ancien procureur fédéral Dick Thornburgh à la demande des administrateurs judiciaires, WorldCom a adopté des mesures "extraordinaires et illégales" pour manipuler ses comptes et "combler les écarts entre la réalité financière de l'entreprise et les attentes de Wall Street". Mais les méthodes "troublantes" du groupe auraient aussi concerné "la culture d'entreprise, les contrôles internes, la gestion, l'intégrité, les publications et la communication financière de l'entreprise". Dick Thornburgh, qui a épluché plus d'un million de documents commerciaux et comptables, et poursuit ses investigations sur plusieurs points, comme les relations de WorldCom avec Salomon Smith Barney, estime ainsi que les corrections à apporter aux comptes de WorldCom pour les années 1999, 2000 et 2001 pourraient dépasser les 7,68 milliards évoqués ces dernières semaines. Car, selon lui, les méthodes en cause pourraient, encore aujourd'hui, occasionner de mauvaises surprises. La principale cible du rapport reste évidemment Bernie Ebbers. Débarqué il y six mois, il avait reçu en trois ans de son groupe, non seulement 77 millions de dollars de salaires et bonus, mais surtout 408 millions de dollars de prêts destinés à financer l'achat d'actions WorldCom. Le PDG aurait ensuite engagé ses titres WorldCom en garantie de nouveaux emprunts, portant leur montant global à un milliard de dollars. Ses titres n'ont aujourd'hui plus aucune valeur et l'ex-PDG est totalement incapable de rembourser ses emprunts. Sans répliquer directement à Dick Thornburgh, John Sidgmore, le nouveau PDG de WorldCom, a présenté hier de nouvelles mesures et nominations censées permettre la naissance d'un "nouveau WorldCom". Le service d'audit internet du groupe, mis en cause par le rapport Thornburgh, doit ainsi voir ses effectifs doubler.
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