Orange, la filiale de téléphonie mobile de France Télécom, va supprimer la surtaxe imposée aux commuications vers les réseaux mobiles concurrents qu'elle avait décidé d'appliquer dans sa nouvelle offre de tarification à la seconde. En revanche, précise le groupe dans un communiqué, la nouvelle offre de tarification à la seconde dès la première seconde d'Orange sera désormais proposée moyennant un forfait mensuel de 3 euros.Cette décision, annoncée en avant-première par latribune.fr jeudi matin, met un terme à plusieurs semaines de polémiques. Alors que les trois opérateurs de téléphonie mobile proposent depuis quelques semaines des forfaits à la seconde, Orange était le seul à surtaxer les communications vers ses deux concurrents, à raison de 0,002 euro par seconde (12 centimes la minute) pour les forfaits et de 1 centime par seconde sur les cartes prépayées. Bien entendu, cette taxe venait s'ajouter au prix du forfait. Le 6 septembre, Bouygues Telecom avait déposé une plainte contre Orange auprès du Conseil de la concurrence sur ce point. En effet, Orange détenant environ 50% du marché, Gilles Pélisson, directeur général de Bouygues Telecom, voyait là une "grave atteinte à la concurrence (qui) freine considérablement l'évolution du marché de la téléphonie". Pour lui, l'impact psychologique de cette surtaxe était double. D'une part, l'abonné ne maîtrisait plus sa facturation, où les surtaxes s'ajoutent au prix du forfait. D'autre part, "les clients pourraient penser que SFR et Bouygues sont surtaxés parce que leurs offres sont plus chères".Si Orange renonce à cette pratique, c'est aussi à cause de la réaction des associations de consommateurs. La décision d'abandonner la surtaxe a été prise "principalement en raison de la demande des associations de consommateurs", et non en raison de la plainte déposée par Bouygues, a assuré à l'AFP le porte-parole de France Télécom et d'Orange, Bruno Janet.En passant à la facturation à la seconde, Orange n'avait fait que suivre la concurrence. C'est le 18 juillet dernier que SFR avait annoncé son passage à la facturation à la seconde pour l'ensemble de ses 13 millions d'abonnés, effectivement mise en place le 2 septembre. Il s'agissait là d'une victoire pour l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, partie en guerre contre la facturation par paliers plusieurs mois auparavant.Bouygues Telecom, pour sa part, avait annoncé son passage à la seconde à la mi-août, suivi de quelques heures par Orange. On notera l'évolution la plus positive pour le consommateur : la fin des paliers. En effet, dans les offres pré-existantes, la première minute était indivible et le décompte s'effectuait ensuite par paliers de 30 secondes. Or, sur ces nouvelles tarifications, les paliers de 30 secondes disparaissent.Néanmoins, SFR conservait jusqu'ici la première minute indivisible et décomptait ensuite en secondes, tandis que ses deux concurrents décomptent en seconde dès la première seconde. Les appels très courts (type message à un répondeur) sur SFR pouvaient donc coûter très cher. Autre différence de taille, Orange faisait basculer automatiquement l'abonnement vers la facturation à la seconde, avec possibilité pour l'abonné de demander explicitement à conserver son ancien forfait. En revanche, SFR propose aux abonnés de souscrire explicitement de nouveaux forfaits, tandis que Bouygues fait payer 3 euros supplémentaires par mois, sur demande.

latribune.fr

20 Oct 2008, 4:03

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