Le paradoxe du PC

Le cabinet Gartner Dataquest vient d'annoncer que les ventes de PC en 2003 seraient moins bonnes que prévu. Alors qu'au début 2002, les analystes prévoyaient une croissance de 14% pour l'année prochaine, ils tablent aujourd'hui sur une augmentation de 9% seulement. La nouvelle est d'autant plus décevante qu'après les années de folle croissance (1998-2000) où les entreprises comme les particuliers s'étaient massivement équipés (les premières pour cause d'an 2000 et de passage à l'euro, les autres pour raison d'Internet et de croissance du pouvoir d'achat), le marché avait connu un sérieux coup d'arrêt et voyait en 2003 l'année du renouveau. On peut mettre ces prévisions sur le dos de la conjoncture. Certes, les entreprises ont diminué considérablement leurs dépenses technologiques ; certes, les ménages sont plus prudents. Mais cette analyse est un peu trop réductrice car certains signes montrent que le marché du PC reste dynamique. En effet, les besoins existent toujours, que ce soit pour se brancher sur le Net, pour jouer, pour installer Windows XP ou pour se familiariser avec Linux. D'ailleurs, il suffit de voir les résultats de Dell qui, grâce à des prix tirés vers le bas, connaît une belle réussite industrielle. Et d'ailleurs, ceux qui ont accepté de baisser leurs coûts s'en sortent plutôt bien. Ainsi, aux Etats-Unis, toutes les autres initiatives de vente directe (Gateway, Apple et même HP) sont plutôt couronnées de succès, de même que l'agressivité des "no-names" (les assembleurs sans marque) qui raflent plus d'un tiers du marché. Sans parler de l'initiative réussie de Wal-Mart, qui commercialise une machine à 199 dollars, sans écran ni modem mais avec un disque dur de 10 gigaoctets. On peut donc se demander si le problème du marché n'est pas plutôt celui de certains constructeurs. En maintenant des coûts moyens élevés (1000 euros minimum pour un PC), en prônant d'autres machines (PDA, Tablet PC et dans une moindre mesure téléphone portable), on a parfois l'impression que les fournisseurs scient la branche sur laquelle ils sont assis. Certes, on rétorquera que télécharger des gros fichiers, faire du jeu en ligne ou utiliser des logiciels de productivité nécessite des machines puissantes et donc chères. Mais les outils miniaturisés ne sont guère puissants et leur valeur tient surtout à leur caractère mobile. Par ailleurs, la plupart des utilisateurs de PC ne font qu'un usage basique de leur machine. Alors, au lieu de se lamenter sur une époque révolue, Messieurs les constructeurs, ne faudrait-il pas tout simplement repenser votre stratégie PC ?
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