Plus vigilante que jamais, la Securities & Exchange Commission (la SEC, principale autorité boursière américaine) vient de demander à Hewlett-Packard des informations relatives au vote sur le projet de fusion avec Compaq de deux des principaux actionnaires du groupe, la Deutsche Bank et Northern Trust. Mais ces demandes d'information ne signifient pas que HP a violé la loi, a indiqué la SEC au groupe informatique. De la même manière, mercredi dernier, un juge fédéral de New York avait formulé le même type de demande auprès du groupe, s'enquérant des relations du groupe avec ces deux actionnaires et leurs filiales. Ces deux nouvelles enquêtes font suite à certaines informations parues dans la presse, précise HP dans un communiqué sans donner de plus amples détails. Mercredi dernier, le quotidien San Jose Mercury News a publié le verbatim d'un message téléphonique laissé par Carly Fiorina, la PDG de HP, sur le répondeur téléphonique de Bob Wayman, le directeur financier du groupe dans lequel elle affirmait être prête à entreprendre "quelque chose d'extraordinaire" pour convaincre deux importants actionnaires de voter en faveur de la fusion avec Compaq. Dans ce message enregistré deux jours avant le vote des actionnaires, la PDG s'inquiétait en effet de la position des deux banques.Walter Hewlett, le plus farouche opposant au rapprochement, a déposé plainte contre la fusion à la fin du mois de mars pour obtenir l'annulation du vote des actionnaires du 18 mars, remettant déjà en cause le vote de la Deutsche Bank. Walter Hewlett soupçonne Carly Fiorina d'avoir fait pression sur la Deutsche Bank, qui fait partie du petit groupe de banques qui viennent d'accorder une ligne de crédit de 4 milliards de dollars à HP. La plainte de Walter Hewlett sera examinée devant le Tribunal du Delaware à partir du 23 avril.Si le résultat officiel du scrutin du 18 mars est encore inconnu, Carly Fiorina avait déjà déclaré, à l'issue du vote, disposer d'une "majorité mince mais suffisante" pour entériner le rapprochement. L'écart entre les deux camps serait de moins de 30 millions d'actions, sur un total de 1,94 milliard d'actions HP en circulation. Et la Deutsche Bank aurait finalement décidé d'apporter 17 millions de titres (soit 0,88% du capital) au projet, alors qu'elle avait initialement voté la totalité de ses 25 millions d'actions contre.A New York, le titre HP gagne 0,08% à 17,88 dollars en milieu de séance. De son côté, Compaq, qui avait ouvert en baisse, revient dans le vert à 10 dollars (+0,02%).

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:06

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