Meetic.fr veut convertir les Français à la rencontre virtuelle

Les moeurs évoluent et créent de nouveaux marchés. A une époque où il devient de moins en moins tabou d'avouer que l'on fréquente les clubs de rencontres, et alors que les bobos branchés étalent leurs expériences sur les plateaux de télévision, l'offre reste exiguë en France sur le marché du célibat. C'est en tout cas le sentiment de Marc Simoncini, qui vient de créer Meetic.fr, un site de rencontres virtuelles.Mis en ligne au mois de février, le site va devenir payant à la fin du mois... uniquement pour les hommes. Mais attention, Meetic.fr veut en finir avec l'image que l'on se fait du site de rencontres, fortement ternie par les années Minitel rose. Ici, "c'est vraiment sérieux", assure la plaquette de présentation. Pour éviter tout débordement, "tout est validé sur le site, que ce soient les photos et les annonces. Ce n'est pas le cas ailleurs, où tout passe. Cinq personnes s'occupent de la modération", précise Marc Simoncini. Et c'est afin de décourager les plaisantins en tout genre que Meetic, qui emploie 15 personnes au total, sera payant pour les hommes.Fin juin, les hommes recherchant l'âme-soeur pourront donc acheter des packs de jetons à dépenser. L'inscription, comme l'insertion de photos, restera gratuite. Mais l'internaute devra payer à chaque fois qu'il voudra entrer en contact avec une femme, regarder sa photo ou lui envoyer des messages. Les tarifs précis n'ont pas encore été divulgués, secret commercial oblige, et le PDG du site ne sait évidemment pas combien rapportera l'abonné moyen. Malin, le système empêche automatiquement les hommes de tricher, en bloquant les accès selon le sexe de la personne. Par exemple, une femme désirant rencontrer un homme n'a accès qu'à la base de données hommes, et inversement. L'homme voulant éviter de payer la dîme en s'inscrivant en tant que femme ne pourra donc accéder qu'aux photos de ses congénères... Pour les filles en revanche, tout est gratuit. Car elles sont "le nerf de la guerre", assure le PDG. Convaincre les femmes est d'ailleurs tout l'enjeu des sites de rencontres. "Pour l'instant, nous avons 70% d'hommes inscrits dans nos bases, pour 30% de femmes. Le taux de femmes est déjà de 10 points supérieur à celui de nos concurrents. Mais nous visons la parité", affirme-t-il. Pour y parvenir, point de recette miracle, à part une stratégie de communication visant la gente féminine... et l'espoir que les mentalités changent. Seul l'espace homosexuel est payant pour tous ses inscrits.Le concept a déjà fait ses preuves. Pour créer Meetic.fr, Marc Simoncini s'est inspiré de Match.com, son équivalent américain, mis en ligne en 1995. La société, rachetée depuis par USA Interactive, le groupe présidé par Barry Diller, compte actuellement plus de 380.000 abonnés payants. "Chaque abonné dépense en moyenne 20 dollars par mois", explique Marc Simoncini. Match.com fonctionne à peu de choses près sur les mêmes principes que Meetic, la seule différence résidant dans l'offre commerciale, celle de Match.com étant fondée sur un abonnement mensuel forfaitaire.Meetic.fr, qui cherche avant tout à créer une marque forte sur le thème du célibat, n'exclut pas de décliner sa marque hors ligne. D'ailleurs dès cet été, Meetic ouvrira un service de "speed dating", une idée née aux Etats-Unis et qui fait fureur en ce moment à Paris. Les participants, après avoir acquitté les frais d'inscription, n'ont que quelques minutes pour faire connaissance. A la fin de la soirée, chacun décide qui il veut revoir ou pas, les organisateurs confrontent les demandes et ne fournissent les coordonnées qu'à condition que les deux parties en aient fait la demande. "Nous considérons le speed dating comme une activité complémentaire", explique Marc Simoncini. Le PDG a financé le développement du site avec ses propres deniers, à hauteur d'un million d'euros. Porté sur le devant de la scène Internet en revendant iFrance à Vivendi il y a deux ans, il vient de boucler un tour de table de 2 millions d'euros, financé par des business angels. Meetic.fr vise 600.000 inscrits en fin d'année, devrait ouvrir des sites en Suisse, en Belgique et en Espagne cet été et être rentable dès juin prochain, le point d'équilibre du site s'établissant à 100.000 euros par mois.
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