Visiware mise sur les jeux interactifs à la télévision

L'une des principales kill' app' ("killer application") de l'ère numérique (téléphone, Internet, PC, console) a été le jeu. Il n'y a aucune raison pour que cela s'arrête. Si la télévision interactive décolle un jour, ce sera sûrement aussi grâce au jeu. Selon les premières tendances remarquées par les bouquets satellites, les paris (PMU) et les jeux de toutes espèces sortent déjà du lot en dépit de l'utilisation à peine naissante des services de TV interactive (lire ci-contre).Visiware, petit éditeur de services interactifs, en fait lui-même le constat. La société, née en 1996, a commencé par se développer sur le métier d'agence, créant des applications interactives pour des tiers. Aujourd'hui encore, c'est son principal revenu. Visiware est notamment à l'origine d'Eurosport News, la version de la chaîne destinée à des bouquets étrangers. La variante étrangère fonctionne sur le même modèle que Bloomberg TV : l'écran a été enrichi de bandes d'informations entourant le flux audiovisuel et comportant des résultats sportifs. "Nous sommes une super SSII pour les applications interactives", résume Laurent Weill, PDG fondateur de Visware.Mais ce que vise vraiment Visiware, c'est l'édition de chaînes interactives. Sentant le vent venir sur le jeu, elle a créé LudiTV, rebaptisée depuis PlayinTV, un nom plus exportable. PlayinTV est un portail de jeux pour les détenteurs de décodeurs numériques. A destination de la famille, la chaîne propose 8 jeux différents renouvelés une fois par semaine, le mercredi. PlayinTV tente de répondre aux besoins des petits et des grands. Les seniors jouent au solitaire ou au bridge, les petits à des jeux éducatifs, et tous ont à disposition des jeux d'arcade.La chaîne est actuellement disponible sur 16 réseaux dans 14 pays. Elle a fait son entrée aux Etats-Unis, au Canada et en Asie en signant il y a quelques mois un accord de diffusion avec le bouquet Echostar. En France, elle est présente sur TPS, et bientôt sur Canal Satellite.Le modèle économique - à deux options - est exclusivement payant. La première offre, le "PayPerPlay" propose une utilisation au coup par coup : l'utilisateur débourse 0,56 euro pour un jeu auquel il peut jouer de façon illimitée. Une fois sorti du jeu, il doit payer une nouvelle entrée pour une autre partie. En fait, l'offre est un produit d'appel, qui propose au visiteur de faire connaissance avec la chaîne. S'il est convaincu, il se tourne ensuite vers la version abonnement. Pour "environ 35 francs par mois [5,34 euros, ndlr], l'abonné a accès de façon illimitée à l'ensemble du portail et ce pour un an", explique Laurent Weill. Visiware touche entre 50 et 70% du chiffre d'affaires généré par les abonnements, le reste revenant à l'opérateur. Il ne s'agit pas de la somme nette reversée à Visiware. A une époque où la plupart des bouquets satellitaires ou des câblo-opérateurs sont pris à la gorge - c'est le cas en France - certains opérateurs demandent également des frais d'installation et le paiement de la bande passante utilisée par les abonnés, laissant alors une marge beaucoup plus faible à Visiware. 3% des abonnés TPS ont déjà souscrit à PlayinTV, soit 30.000 foyers. Autant ont opté pour le PayPerPlay. Pour tout opérateur, Visiware veut atteindre un taux de pénétration de 5 à 6% d'abonnés.Sur un modèle économique équivalent et avec les mêmes ambitions, Visiware a créé FoxKidPlay. La chaîne, une joint-venture avec Fox Kid, est diffusée sur CanalSat en exclusivité. Les 4-14 ans s'y abonnent moyennant environ 4,6 euros par mois. La chaîne espère avoir un taux de pénétration de 5% dans 24 mois. Sur cette lancée, Visiware va créer une chaîne par an. La société a choisi de privilégier le métier d'éditeur à celui de SSII, car "les chaînes sont plus faciles à rentabiliser", affirme Laurent Weill. La société ne sélectionne que des projets déclinables à l'étranger, utilisant une faible bande passante, et fondés sur des revenus récurrents (principalement l'abonnement). En 2002, le chiffre d'affaires devrait s'élever à 2 millions d'euros, pour doubler l'an prochain.
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