Bush autorisé à intervenir en Irak

Tout comme la Chambre des représentants avant lui, le Sénat américain a voté une résolution permettant à George W. Bush d'utiliser la force "comme il le juge nécessaire pour défendre la sécurité nationale contre la menace continuelle posée par l'Irak" et "faire appliquer toutes les résolutions du Conseil de sécurité concernant l'Irak". Le président américain se voit donc conforté sur le plan intérieur et il n'a pas manqué de le souligner à l'issue de ce scrutin en déclarant : "avec le vote du Sénat, l'Amérique parle d'une seule voix". George Bush s'est aussi empressé d'utiliser ce feu vert pour mettre la pression sur l'ONU. "Le Congrès a exprimé clairement à la communauté internationale et au Conseil de sécurité des Nations unies que Saddam Hussein, et son régime hors la loi, représentent une sérieuse menace pour la région, le monde et les Etats-Unis", a dit le président. Il a ensuite retrouvé un ton menaçant pour ajouter que "l'inaction n'est pas une option et le désarmement de l'Irak est impératif". Ce ton belliqueux comme le soutien du Congrès ont immédiatement suscité des réactions du côté de Bagdad. Le vice-premier ministre irakien a indiqué que son pays était prêt à la guerre. Cette nouvelle escalade verbale ranforce les spéculations sur une éventuelle intervention en Irak. En conséquence, les cours de l'or noir sont à nouveau sous tension. A Londres, le baril de Brent s'inscrit en hausse ce matin. Vers 18h vendredi, les cours affichaient une progression de 23 cents par rapport à leur niveau de clôture de jeudi soir, à 27,97 dollars. Fort de l'appui du Congrès, l'administration républicaine ne montre aucun signe de souplesse dans ses négociations avec les autres membres permanents du Conseil de sécurité sur la rédaction d'une résolution sur l'Irak. "Rien n'a changé. La position reste en faveur d'une résolution stipulant clairement les conséquences si Saddam Hussein refuse de s'y plier. La clause sur les conséquences doit faire partie de la résolution", a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer. Cette position va clairement à l'encontre de la doctrine suivie par d'autres pays du Conseil de sécurité et notamment la France. Lors du débat parlementaire à l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin a martelé que pour son gouvernement le recours à la force ne doit être que le dernier recours, après épuisement de toutes les voies diplomatiques. La France refuse donc l'idée d'une seule résolution prévoyant un recours à la force. Elle préconise une approche en deux temps, avec une première résolution sur les inspections en désarmement, suivie d'une deuxième prévoyant un recours à la force si Bagdad ne se conformait pas à la volonté de l'ONU. La Russie et la Chine, deux autres membres permanents du Conseil de sécurité, soutiennent cette approche, alors que la Grande-Bretagne s'est rangée à l'avis des Etats-Unis.Jimmy Carter, Prix Nobel de la Paix. L'ancien président américain multiplie depuis vingt ans les missions humanitaires et de bons offices dans le monde, notamment à travers le contrôle de processus électoraux en Amérique centrale et en Afrique. Si le choix du Comité Nobel norvégien s'est porté sur Jimmy Carter, c'est selon le communiqué en raison de "ses efforts infatigables en faveur d'une résolution pacifique des conflits internationaux, de la démocratie, des droits de l'Homme et du développement économique et social". En filigrane, on peut aussi voir dans cette désignation une pierre jetée dans le jardin de l'administration américaine actuelle sur la question irakienne. Le président du Comité Nobel, Gunnar Berge, ne prend d'ailleurs pas de gants estimant que l'on pouvait effectivement voir dans cette attribution "une critique de la politique" de George W. Bush.
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