"Vers une forte reprise des profits américains"

La Tribune.- Le rebond des bénéfices des entreprises peut-il encore surprendre en 2002?Jean-Pierre Petit. - Manifestement, la reprise des profits est beaucoup plus forte qu'anticipé. La première bonne nouvelle est venue des profits macro-économiques (qui ne recouvrent pas exactement les résultats des entreprises du S&P 500, mais qui sont plus fiables) du quatrième trimestre 2001, qui ont très sensiblement progressé, grâce essentiellement à la hausse des chiffres d'affaires et à la baisse du coût unitaire du travail (environ les deux tiers des coûts totaux). La seconde est venue des chiffres de productivité du premier trimestre (+ 8,6% en rythme annualisé) qui devraient amplifier ce mouvement de reprise des profits, en permettant notamment une très sensible chute du coût unitaire du travail (-5,4% en rythme annualisé). Les limites au redressement des profits dans la deuxième partie de l'année pourraient venir d'un ralentissement du rythme de l'activité, de la force du dollar (la part internationale représente environ 25% des profits totaux), des prix élevés de l'énergie et du poids des surcapacités qui subsistent dans certains segments du high-tech. Mais s'il doit y avoir un catalyseur d'un rebond boursier dans le courant de cette année, ce sera l'amélioration des perspectives bénéficiaires des firmes.Qu'est-ce qui explique la sur-performance du marché américain sur le marché européen depuis le début de l'année ?Essentiellement le poids des valeurs technologiques (semi-conducteurs, électronique) plus élevé dans le S&P 500 que dans les indices européens équivalents, qui apparaissent plus "défensifs". De plus, les achats des non-résidents ont ralenti. En raisonnant en monnaie commune, l'effritement du dollar a constitué un facteur supplémentaire. Parallèlement, les indices les plus usuels semblent indiquer une légère surévaluation du marché américain. Les doutes qui ont été soulevés sur la pérennité de la reprise américaine ont aussi joué un rôle. Mais rien n'indique que cette tendance puisse se poursuivre dans le court terme. La vraie question est à moyen et long terme. Une sous-performance plus durable du marché américain est possible en raison d'une convergence de part et d'autre de l'Atlantique et d'un retournement du dollar. Si convergence il devait y avoir ce serait sans doute via une croissance américaine plus faible dans les années à venir qu'au cours de la période 1996/2000.Propos recueillis par Christophe Tricaud
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