"Il faut surveiller la montée du risque domestique en Europe"

La Tribune - Qu'attendez-vous des résultats annuels publiés dans le secteur bancaire cette semaine ?Philippe Leonnard - Le marché sera particulièrement attentif à l'évolution des coûts des pôles d'activités qui ont le plus souffert l'an dernier. Il s'agit principalement de la banque d'investissement. Pour la première fois depuis 1998, la Société Générale a essuyé une perte en banque d'investissement au troisième trimestre 2001. Il faudra également surveiller la hausse des provisions passées pour créances douteuses, notamment sur le dernier trimestre 2001 avec la montée du risque en Argentine et la faillite d'Enron. A cet égard, je n'exclus pas de mauvaises surprises comme ce fut le cas avec Lloyds TSB qui a provisionné plus de 160 millions d'euros dans ses comptes du deuxième semestre 2001 pour faire face à la crise argentine.Anticipez-vous une nouvelle montée des risques cette année ?Les propos d'ABN Amro, qui prévoit une stagnation de ses revenus et table sur une nouvelle hausse des provisions cette année, n'incite pas à l'optimisme. Je crains particulièrement une montée du risque domestique chez les banques européennes. Jusqu'à présent les problèmes d'insolvabilité des entreprises se sont limités à certains dossiers comme Sabena ou Moulinex. Or les PME pourraient bien être touchées à leur tour cette année.De façon générale, les banques européennes de la zone euro devraient néanmoins enregistrer une croissance de leur bénéfice net par action supérieure à 30% cette année après la chute de 13,5% essuyée l'an dernier. Compte tenu d'un effet de base négatif au premier semestre, ce n'est véritablement qu'à partir du troisième trimestre que la reprise sera visible dans les comptes.Quelles valeurs privilégiez-vous au sein du secteur bancaire ?Depuis les attentats du 11 septembre, ce sont surtout les acteurs les plus présents dans le domaine de la banque d'investissement qui ont le plus rebondi en Bourse. Mais compte tenu de la mauvaise orientation des marchés d'actions actuellement, nous restons à l'écart de ces valeurs. Nous préférons plutôt privilégier les acteurs qui disposent d'une bonne visibilité en matière de réduction de leurs coûts. C'est pourquoi nous sommes à l'achat sur Royal Bank of Scotland ou HypoVereinsBank dont les programmes de restructuration sont bien avancés.Propos recueillis par Hélène Mazier.
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