Forte correction du titre EADS

Les investisseurs n'auraient-ils pas regardé dans la bonne direction lors de la publication lundi des résultats d'EADS ? L'évolution du titre semble l'indiquer. Dans un premier temps, le marché a en effet plebiscité le titre (qui a gagné jusqu'à 4,7%) à la faveur de résultats 2001 supérieurs aux attentes. Puis l'euphorie est un peu retombée alors que le groupe a annoncé que son résultat net repasserait dans le rouge en 2002 et le titre a terminé sur une hausse de 1,8% (voir ci-contre).Mardi, le parcours de l'action est nettement moins flatteur, puisqu'elle cède 5,48% en clôture à 16,04 euros, affichant du coup l'une des plus fortes baisses du SRD. Certes, la progression récente du titre, qui lui a permis de revenir à ses niveaux d'avant les attentats de septembre, peut servir de prétexte à des prises de bénéfices. Mais il apparaît aussi que le marché est désormais beaucoup plus préoccupé par les perspectives très prudentes du groupe.Ces inquiétudes concernent surtout la filiale Airbus car si le groupe a bien maintenu sa prévision de livraison à 300 appareils cette année (contre 325 en 2001), il s'est en revanche refusé à livrer un pronostic pour l'année suivante, indiquant qu'il y a encore "trop d'incertitudes". Or, c'est bien cette division qui a tiré les résultats de l'ensemble du groupe en 2001.Les professionnels attendent encore des perturbations pour le secteur aéronautique - 2003 est anticipée comme l'année la plus difficile pour le secteur - et n'espèrent pas de rebond avant 2004. C'est le cas du motoriste Snecma et de bureaux d'analyse comme Goldman Sachs. Merrill Lynch est même encore plus prudent puisqu'il évoque de "vastes incertitudes" en 2003 mais aussi en 2004.La prudence est d'autant plus grande qu'EADS a indiqué que les financements à ses clients seraient limités à 1,8 milliard d'euros cette année et diminueraient l'an prochain. Une mesure qui, bien qu'appréciable sur le seul plan financier, pourrait en revanche peser sur les ventes d'Airbus.Du coup, les intermédiaires se demandent si le marché n'a pas joué trop rapidement un rebond encore lointain et incertain. "Les investisseurs ne se sont pas rendu compte à quel point le cycle est long" dans le secteur, indique un analyste de Schroder Salomon Smith Barney, cité par Reuters, qui ajoute: "alors qu'il devient évident que la faiblesse va s'étendre à 2003, le marché devrait commencer à réaliser qu'il a acheté l'action trop tôt. Il y aura un temps pour acheter EADS, mais ce n'est pas maintenant".latribune.f
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