Vifs combats dans le centre de l'Irak et autour de Bassorah

Après quelques jours de "pause" non officielle, il semble que les combats terrestres aient sérieusement repris lundi en Irak, au sud de Bagdad et à Bassorah. Dans le centre du pays, les premiers affrontements directs vraiment sérieux entre les troupes anglo-américaines et la Garde républicaine de Saddam Hussein se dérouleraient ainsi à une centaine de kilomètres au sud de la capitale.La troisième division d'infanterie américaine (3ID) est en effet entrée en contact avec les troupes d'élite de Saddam Hussein la nuit dernière à l'est de Kerbala (100 km au sud de Bagdad). Plusieurs divisions de la Garde républicaine sont déployées pour défendre Bagdad. En outre, d'autres opérations dans la région de Najaf et Samawa, respectivement à 160 km et 300 km au sud de Bagdad, sont menées par la 3ID et la 82ème division aéroportée. Dimanche, elles auraient fait 100 morts et 50 prisonniers dans les rangs irakiens, d'après le commandement central américain au Qatar. Toujours dans la même région, plus de 5.000 Marines ont entrepris de fortifier leurs positions au sud d'Al-Kout (150 km au sud-est de Bagdad) et se préparent à une attente plus longue que prévu avant de reprendre leur progression vers la capitale. Bataille à BassorahPlus au sud, c'est la vraie bataille pour la prise de Bassorah, plus grande ville du sud chiite de l'Irak, qui a peut-être commencé. L'offensive a débuté dimanche quand quelque 600 hommes du 40ème commando des Royal Marines ont lancé un assaut violent pour prendre Abou Al-Khassib, localité située à une dizaine de kilomètres au sud-est de Bassorah. Selon un journaliste qui suit les troupes britanniques, l'opération s'est poursuivie lundi. Elle aurait comme objectif de pousser les opposants au régime de Saddam Hussein, très nombreux à Bassorah, à se soulever, en leur montrant que les forces de la coalition ont réellement l'intention de s'emparer de la ville. Les commandos de la coalition auraient fait au moins 300 prisonniers et détruit un certain nombre de chars et transports de troupes blindés irakiens, ainsi que des blockhaus ennemis. Plusieurs soldats britanniques ont été blessés, dont certains sont dans un état grave. Bombardements sur BagdadPendant ce temps, les raids aériens se poursuivent sur la capitale. Lundi matin, pour la première fois, les Bagdadis ont été privés de petit écran : les émissions de la télévision d'Etat ont été interrompues, sans que l'on puisse déterminer si ces perturbations étaient liées aux frappes sur le ministère, ou bien si d'autres infrastructures ont été touchées dans les frappes nocturnes.Lundi après-midi, deux missiles ont touché le palais de la République à Bagdad. Il s'agit de la première attaque en plein jour contre ce complexe présidentiel, déjà visé à plusieurs reprises par la coalition depuis le début de la guerre, le 20 mars. Au nord, enfin, les bombardements continuent également dans les environs de Mossoul. Une journaliste de l'AFP a compté neuf frappes aériennes entre dimanche soir et lundi matin près de la localité kurde de Kalak (40 km à l'est de Mossoul). Dans ce secteur, 13 soldats irakiens ont déserté lundi, quittant leurs positions sur la ligne de démarcation.Dans la même région, les forces américaines et leurs alliés kurdes ont annoncé avoir pris le contrôle d'un camp du groupe islamiste kurde Ansar al-Islam, accusé par les Etats-Unis de liens avec le réseau Al-Qaïda d'Oussama ben Laden.Soutien de la Syrie à l'IrakSur le plan diplomatique, la Syrie a affirmé son engagement auprès du peuple irakien après "l'invasion américano-britannique en Irak", selon un porte-parole du ministère des affaires étrangères. Dimanche, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell avait accusé Damas de réapprovisonner militairement Bagdad. De son côté, Israël soupçonne l'Irak d'avoir transféré en Syrie des missiles et des armes de destruction massive. Cette hypothèse a été émise par le général Kuperwasser, chef du département recherche du renseignement militaire, devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset. Lundi, enfin, le président égyptien Hosni Moubarak a appelé dans un discours télévisé à "un règlement pacifique" pour éviter aux deux parties "une tragédie effroyable". Il a exprimé la crainte que la guerre ne mène à l'apparition de "cent ben Laden".
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