Les opérateurs mobiles britanniques contraints de baisser leurs prix

L'Oftel, organisme britannique de régulation des télécommunications, n'a pas fait dans la dentelle au moment de rendre sa décision sur les stratégies des opérateurs mobiles dans la définition des prix d'accès à leurs réseaux. Vieille de plus d'un an, la polémique qui oppose les autorités de régulation aux entreprises ne va pas s'apaiser. L'Oftel impose en effet une baisse de 15% du prix des appels aux téléphones mobiles, sans compter trois réductions annuelles ultérieures pouvant atteindre le même pourcentage. Ce nouveau régime sera imposé à partir du 25 juillet 2003: Vodafone et mm02 devront d'abord réduire de 15% les prix facturés à leurs concurrents pour passer des appels sur leurs réseaux. Ensuite, pendant trois ans, ils devront procéder à des réductions d'un montant lié à l'inflation et pouvant aller jusqu'à 15%. Pour Orange et T-Mobile, dont le réseau utilise une fréquence plus élevée que celui de leurs deux concurrents, la réduction se fera sur la base de 14%. Le coup est rude pour les opérateurs. Vodafone, leader européen de téléphonie mobile, a aussitôt réagi en déclarant qu'il déposerait un recours en justice contre cette décision. Orange a fait savoir qu'il se réservait le droit de déposer un recours similaire. De son côté, mm02 a annoncé le report au deuxième semestre 2004 du lancement commercial de ses services de téléphonie mobile de troisième génération, ainsi que le réexamen de tous ses programmes d'investissements en Grande-Bretagne. Si les recours engagés par les sociétés du secteur n'aboutissent pas, les usagers économiseront en 2006 190 millions de livres sterling par an dans leurs appels passés de téléphones filaires vers des téléphones portables, d'après les indications de l'Oftel. Ces décisions devraient avoir pour effet, à terme, de réduire de moitié le coût d'une communication téléphonique vers un mobile. En fin d'après-midi, à la Bourse de Londres, Vodafone s'effrite de 0,84%, et mm02 rebondit de 4,17% à 50 pence. A Paris, Orange cède 1,42%. A Francfort, Deutsche Telekom, société-mère de T-Mobile, recule de 2,90%. La relative faiblesse des réactions des titres des opérateurs mobiles s'explique par le fait que la semaine dernière déjà, alors que la probabilité de voir l'Oftel adopter une telle décision s'était faite plus grande, les cours avaient sérieusement décroché.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.