Lucent repousse son objectif de rentabilité

L'équipement de réseaux télécoms n'est pas près de se redresser. C'est ce qu'a confirmé Lucent, en repoussant la date de son retour aux bénéfices mardi soir. L'équipementier a fini par admettre qu'il ne serait pas rentable sur son exercice 2003 (clos fin septembre), comme il l'avait jusque là prévu, mais au cours de son exercice 2004. Lucent n'a pas été plus précis en terme de date dans son communiqué. Ainsi, le groupe confirme que le marché reste difficile et que les investissements ne sont pas vraiment repartis, en particulier sur le segment de l'équipement de réseaux mobiles, déjà décimé en 2002. Lucent, qui publie ses résultats le 23 juillet prochain, prévient que son deuxième trimestre subira donc des pertes plus importantes que celles prévues par Wall Street.Le déficit net devrait donc s'établir entre 6 et 8 cents par action, des chiffres qui ne seront pratiquement pas impactés par les éléments exceptionnels. Jusque là, les analystes attendaient une perte avant exceptionnels de 5 cents par action. Le groupe n'a pas précisé si cette nouvelle dégradation se traduirait par de nouvelles suppressions de postes, une hypothèse loin d'être écartée par le marché. Lucent doit déjà ramener ses effectifs à 35.000 personnes fin septembre contre 38.500 fin mars. Depuis deux ans, le groupe ne cesse de se restructurer: il employait 106.000 salariés en janvier 2001. Le principal problème de Lucent provient de l'érosion de son chiffre d'affaires. "C'est toujours la même histoire. Il n'y a toujours pas de demande dans le secteur. Le rebond potentiel est toujours étrenellement reporté", insiste un analyste interrogé par Reuters. Les ventes devraient donc avoir reculé de 18% au troisième trimestre (avril-juin) à 1,97 milliard de dollars par rapport au deuxième. Le groupe explique cette dégradation par les déficiences de son activité sur le marché américain ainsi que par le report du contrat de l'un de ses clients.Les investisseurs apprécient peu ces annonces. Le titre recule mercredi en fin de matinée à New York de 12,50% à 1,68 dollars. Une chute à également mettre sur le compte des déclarations de S&P. L'agence de notation pourrait de nouveau dégrader la note de l'équipementier déjà ravalée dans la catégorie spéculative (junk-bond ou obligation pourrie).
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