Malgré une situation financière tout à fait honorable en comparaison de concurrents tels que Nortel et Lucent, le fabricant d'infrastructures Internet Cisco n'en tient pas pour autant un discours encourageant pour la high-tech ces prochains mois, si l'on s'en tient aux propos de son PDG, John Chambers, pourtant connu pour son optimisme. "L'économie n'a pas changé du tout. Les PDG recommenceront à dépenser une fois qu'ils verront leur propre activité redécoller", a-t-il précisé à Reuters, à l'issue de la publication de ses résultats mardi après la clôture de Wall Street. Il a également précisé que leur capacité à anticiper l'avenir était devenue encore plus difficile que ces derniers mois. Cisco ne fait que confirmer ce que l'ensemble des grands groupes de la high-tech, d'IBM à Intel en passant par Microsoft, avaient déjà prédit en début de mois à l'occasion de la publication de leurs résultats: le premier semestre ne marquera pas la reprise des investissements, en raison d'une conjoncture défavorable et des incertitudes liées à un éventuel conflit irakien.C'est pourquoi le n°1 des infrastructures Internet, véritable baromètre du marché en raison de son large éventail de clients, anticipe un nouveau recul séquentiel de son chiffre d'affaires pour le troisième trimestre (février-avril) de son exercice 2002-2003. Les ventes devraient afficher un déclin de 2,9% par rapport au deuxième trimestre à 4,57 milliards de dollars. C'est bien moins que les anticipations des analystes, établies à 4,76 milliards de dollars. Selon le consensus First Call, le résultat avant éléments exceptionnels doit ressortir à 13 cents par titre. Déjà au second trimestre, Cisco n'a pu empêcher ses ventes de décliner de 1,87% par rapport au premier trimestre à 4,71 milliards de dollars. Les analystes attendaient un revenu de 4,73 milliards de dollars. En revanche, hors éléments exceptionnels, le résultat ressort à 15 cents par action, en hausse de 66% sur un an, et supérieur de 2 cents aux prévisions de Wall Street. Bonne nouvelle: Cisco a réussi à faire progresser sa marge brute, qui a atteint un record de 70,4% des ventes au dernier trimestre, contre un précédent record de 69,3% trois mois plus tôt. Pour le troisième trimestre, la marge est attendue entre 68 et 70%. A la fin du second trimestre, la trésorerie de Cisco était équivalente à celle du trimestre précédent: le groupe disposait d'un confortable matelas de cash de 21,2 milliards de dollars.A New York, en dépit des mises en garde de l'équipementier sur le premier semestre, les investisseurs continuent d'avoir confiance. Le titre Cisco gagne 1,56% en milieu de matinée à 13,40 dollars.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:13

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