Suez cherche à rassurer les marchés

Après l'annonce d'un vaste plan de restructuration début janvier, Suez n'a pas réservé de nouvelles surprises aux investisseurs en publiant ce matin ses résultats annuels. L'année 2002 s'est bien soldée par une perte nette de 864 millions d'euros, en raison de provisions massives. Début janvier, le groupe avait surpris les marchés en prévoyant un déficit d'environ 900 millions d'euros. La perte intègre notamment une charge exceptionnelle de 500 millions d'euros passée par Suez afin de couvrir son exposition en Argentine, 796 millions d'euros de dépréciations d'actifs cotés, et 564 millions d'euros d'ajustements de valeur sur des actifs non cotés. Le résultat exceptionnel comprend également une plus-value de cession de 937 millions d'euros.Pour le reste des résultats, les chiffres sont finalement légèrement meilleurs qu'anticipé. Le bénéfice des trois grands métiers de Suez, eau, énergie et propreté, avant exceptionnels, ressort à 1,135 milliard d'euros, légèrement supérieur au milliard d'euros annoncé par Suez début janvier. Ce résultat a reculé de 1,7% en un an, mais s'affiche en hausse de 4,5% si l'on ne tient pas compte des activités en Argentine. L'Ebitda atteint 7,25 milliards d'euros, en baisse de 4,1% sur un an, mais au dessus des prévisions des analystes interrogés par Reuters (6,75 milliards d'euros). Hors Argentine, Suez a amélioré son excédent brut d'exploitation de 4,9%. La dette a été ramenée à 26 milliards d'euros au 31 décembre, un chiffre en baisse de 7,2% sur un an. "L'exercice 2002 marque l'amorce de la réduction de la dette du groupe", a déclaré Gerard Mestrallet dans un communiqué. Après une année difficile, Suez espère que 2003 sera l'exercice de la consolidation. "Nos priorités pour 2003-2004 sont claires: améliorer et sécuriser la rentabilité du groupe, renforcer la solidité financière", a martelé le PDG. Cette année, Suez va surtout s'atteler à la mise en place du plan d'action pour 2003-2004 annoncé début janvier qui vise une réduction de sa dette d'un tiers, une politique de réduction des coûts portant sur 500 millions d'euros dès 2003 et un ralentissement du rythme des investissements. Suez a également voulu rassurer sur sa situation financière. Le groupe disposait de 7,1 milliards d'euros de trésorerie fin décembre, de 2,1 milliards d'actifs non stratégiques et liquides ainsi que de 3,6 milliards d'euros de crédit, alors qu'il doit rembourser 6,1 milliards d'euros cette année.Le groupe de Gérard Mestrallet essaye ainsi de restaurer la confiance des marchés, fortement ébranlée ces derniers temps. La semaine dernière, en particulier, l'action a été durement chahutée, perdant jusqu'à 16% dans la journée du 26 février. Un mouvement attribué alors à des rumeurs sur une crise de liquidités du groupe, voire même à des problèmes comptables du type de ceux d'Ahold. Au point que Suez a demandé à la Cob d'enquêter sur ces mouvements de marché (lire ci-contre).En Bourse, l'opération séduction semble porter ses fruits. Après avoir gagné en effet 8,39% en milieu de séance, le titre termine la journée en hausse de 3,70% à 11,50 euros. Il n'en perd pas moins 30% depuis le début de l'année. Le groupe prévoit de verser un dividende net de 0,71 euro pour 2002, soit le même montant que pour 2001.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.