Shell manque la cible au troisième trimestre

Shell a beau parler d'"excellent résultats", le marché ne cache pas sa déception après la publication des comptes du troisième trimestre du groupe pétrolier. En fin de séance, l'action perd 2,57% à Amsterdam. Le bénéfice net ajusté (hors effets de stocks) n'a en effet atteint "que" 2,59 milliards de dollars, alors que le marché espérait un résultat de 3,2 à 3,5 milliards de dollars, selon Reuters. Un fait inhabituel dans ce secteur, où les résultats des compagnies sont rarement aussi loin des prévisions.Les chiffres marquent en outre un déclin continu depuis le début de l'année, après les 3,9 milliards du premier trimestre et les 3,34 milliards du deuxième trimestre.Shell n'a respecté les attentes du marché dans aucune de ses divisions. Mais c'est dans le secteur "gaz et énergie" que la déception est la plus grande, soulignent des vendeurs. Le bénéfice n'a pas dépassé les 65 millions de dollars, contre 196 millions un an plus tôt et 452 millions trois mois avant. Le groupe a en particulier passé une charge de 239 millions de dollars, due à de mauvaises conditions de marché pour InterGen et une joint-venture sud-américaine. Déjà considérée comme "vulnérable" par le groupe, la "chimie" n'a affiché qu'un bénéfice de 12 millions, divisé par 13 en un an et par 9 en trois mois.S'ils sont en progression sur un an, les "produits pétroliers" ont en revanche reculé de 10% en trois mois, à 880 millions de dollars. Le pôle "exploration et production" s'en est mieux sorti. Il a vu son bénéfice gagner 1,6% en trois mois (2,06 milliards de dollars).La déception du marché est toutefois à relativiser. D'une part, le bénéfice global de Shell a progressé de 16% en un an, pour des revenus en progression de 12% (66,13 milliards). D'autre part, au cumul des neuf premiers mois de l'exercice, le bénéfice de Shell s'est envolé de 53%, à 9,845 milliards de dollars.Mais, à regarder le déclin séquentiel des résultats et la différence avec les attentes des analystes, on peut se demander si le secteur n'a pas mangé son pain blanc. C'est en tout cas l'avis d'Aymeric de Villaret, analyste à la Société Générale. Dans une interview à latribune.fr (voir ci-contre), il estime que "l'industrie pétrolière est actuellement en haut de cycle". Il prévenait d'ailleurs, avant le publication de Shell, que d'une façon générale "les résultats du troisième trimestre seront bons par rapport à l'an passé, mais en termes séquentiels, ils seront moins satisfaisants". Ce qui n'est pas de bon augure pour les prochaines publications, dont celles d'Exxon et de BP dès la semaine prochaine.
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