Si depuis quelques semaines le repli des marchés a de nouveau pesé sur l'action Axa, comme sur l'ensemble du secteur de l'assurance, le titre s'offre néanmoins une pause ce mercredi. A la clôture, et malgré un marché parisien hésitant, il gagne en effet 5,32%, à 11,69 euros.Principale raison de ce sursaut: le chiffre d'affaires annuel qui vient d'être publié par le groupe d'Henri de Castries. Ce n'est pas que les chiffres divulgués soient exceptionnels, mais dans un contexte difficile la résistance honorable qu'ils traduisent semble suffire à redonner un brin de confiance aux investisseurs.A 74,73 milliards d'euros, le chiffre d'affaires reste en effet pratiquement stable par rapport à 2001 (74,83 milliards) et surtout il est au millieu de la fourchette de prévisions des analystes qui s'étalaient de 74 à 76 milliards d'euros.En outre, ce sont des éléments comme la déconsolidation de certaines filiales et l'appréciation de l'euro qui ont empêché le groupe d'améliorer ses revenus. C'est en particulier ce qu'a déclaré à Reuters Denis Duverne, le directeur général adjoint chargé des finances et de la stratégie. "L'euro s'est apprécié contre toutes les devises et comme le groupe est à environ 50% en euros et 50% dans d'autres devises, il y a un impact négatif de la baisse du dollar, du yen et de la baisse plus faible de la livre", a-t-il souligné en évaluant l'effet de périmètre à moins d'un point et celui des variations de changes à environ trois points sur le chiffre d'affaires.Du côté des branches d'activité, le groupe a progressé de 5,7% dans l'assurance dommage, avec des revenus de 15,97 milliards d'euros. "La hausse générale des prix en assurance dommage nous a permis d'accroître notre chiffre d'affaires tout en étant plus sélectifs dans notre souscription", peut-on lire dans le communiqué.Quant aux explications concernant la performance du poids lourd du groupe, le pôle vie/épargne/retraite, elles sont globalement les mêmes qu'à la fin du troisième trimestre. Ce sont en particulier les Etats-Unis et le Japon, qui ont permis au groupe d'atteindre un chiffre d'affaires de 48,58 milliards d'euros, synonyme d'une croissance de 5,5% à données comparables.A l'inverse, et sans surprise, la chute des marchés a pesé sur l'activité de gestion d'actifs, qui a reculé de 7,2%, à 3,4 milliards d'euros. Néanmoins, elle ne représente que 4,6% du chiffre d'affaires du groupe, qui insiste sur le fait qu'il a tout de même limité la casse grâce à une collecte nette de 7,6 milliards d'euros.Enfin, si l'assureur a pu rassurer par son volume d'activité, il a également souhaité le faire par son discours, même s'il ne donne toujours pas de chiffres. "Nous nous sommes attachés en 2002 à améliorer notre performance opérationnelle", se félicite Axa qui parle de "gestion rigoureuse" et dit vouloir poursuivre ses efforts en 2003.Quant aux craintes sur la structure financière, notamment réveillées vendredi par la décision de Moody's d'abaisser la perspective attachée aux notes du groupe, le discours se veut tout aussi serein. "Le secteur dans son ensemble est touché par la baisse des marchés financiers depuis mars 2001. Beaucoup de nos concurrents ont vu leur rating de dette déplacé de un ou deux crans, dans le cas d'Axa le seul impact a été une mise sous perspective négative", observe Denis Duverne en ajoutant qu'Axa est l'un des seuls groupes en Europe dont la note de solidité financière n'a pas bougé depuis plus de deux ans.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:50

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