ABN Amro se refuse à tout pronostic

Ce sont des annonces en demi-teinte qu'a effectuées ce matin la grande banque néerlandaise ABN Amro. Le bénéfice net du groupe s'est élevé à 690 millions d'euros pour les trois premiers mois de l'année, enregistrant une hausse de 73,8% par rapport aux 397 millions d'il y a un an. Hors éléments exceptionnels, la comparaison est moins flatteuse: la croissance du résultat n'est plus que de 14,6%. Le bénéfice net est en tout cas sensiblement supérieur aux attentes des analystes qui, selon le consensus Reuters, prévoyaient un chiffre de 646,5 millions d'euros.Le bénéfice net par action s'élève à 0,43 euro pour le premier trimestre, en hausse de 13,2% par rapport à la même période de 2002. Quant au résultat d'exploitation avant impôts, il s'établit à 1,079 milliard d'euros, en hausse de 10% par rapport aux 973 millions du premier trimestre 2002. La direction de l'établissement s'est félicitée de ces performances, les attribuant notamment "à la diversité de nos sources de revenus, mais également au succès de notre programme de restructurations stratégiques". Il n'en demeure pas moins que le groupe demeure très prudent pour l'avenir. Selon le PDG d'ABN Amro, Rijkman Groenink, "la direction que prendra l'économie mondiale n'est pas claire", pas plus que "les conséquences économiques des développements géopolitiques. En dépit de la confiance que nous inspire le résultat d'exploitation, l'économie mondiale n'incite pas à l'optimisme. Nous nous abstiendrons donc à ce stade de prévisions pour l'ensemble de l'année". Confronté à cette conjoncture incertaine, ABN Amro continue donc son effort de restructuration. Le groupe, qui compte 3.400 agences réparties dans une soixantaine de pays, a mis en place un plan de suppression de quelque 10.000 emplois. Ce lundi, la banque a indiqué qu'elle allait supprimer 400 postes en France. Des discussions avec les représentants des salariés sur la mise en place d'un plan social ont été engagées en mars, précise la banque, qui veut conclure rapidement. "Nous prévoyons que la plus grande partie des collaborateurs concernés choisiront d'utiliser les modalités de départ volontaire ou de démissionner", affirme la direction, selon qui "la plupart des collaborateurs quitteront la banque en 2003". A la Bourse d'Amsterdam, ces annonces sont accueillies sans enthousiasme. Certains analystes estiment en particulier que la progression des résultats de la banque repose essentiellement sur l'activité de crédits immobiliers, et qu'elle dissimule des performances très médiocres dans les autres métiers du groupe. En fin de journée, le titre perd 0,38%, à 15,79 euros.
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