Vivendi consolide son redressement

Un des analystes interrogés lundi par la tribune.fr, qui espérait "pour la première fois voir les fruits de la restructuration" chez Vivendi, ne devrait pas être déçu. Car plus qu'un simple redressement, c'est un véritable rebond qu'a connu le groupe de Jean-René Fourtou au premier trimestre 2003.Un chiffre permet notamment d'en apprécier l'ampleur. Alors qu'il était l'an passé de 607 millions d'euros (en pro forma) et que les analystes l'attendaient autour de 700 millions d'euros, le bénéfice opérationnel de l'ensemble du groupe est finalement ressorti à 844 millions.Sa performance, Vivendi la doit comme attendu en grande partie aux télécoms. Avec Cegetel (465 millions d'euros) et Maroc Telecom (138 millions), cette division a totalisé un profit opérationnel de 603 millions d'euros, contre 468 millions l'an passé (pro forma) et 570 à 580 millions espérés par le marché. Chez SFR, "le revenu mensuel moyen par abonné dans les services et données a augmenté de 54%", précise le communiqué en ajoutant que SFR est dans le même temps parvenu à réduire ses coûts d'acquisition de 5%.Rebond de la rentabilité de Canal PlusMais, et c'est surtout là que se situe la surprise, le sursaut a été spectaculaire chez Canal Plus. L'an passé, la chaîne cryptée avait perdu 57 millions en pro forma et les analystes n'espéraient qu'un retour à l'équilibre, voire un faible bénéfice. Or, Canal Plus a finalement affiché un bénéfice opérationnel de 158 millions d'euros. Sans entrer dans les détails, Vivendi précise que ce redressement est "principalement dû au plan mis en place en 2002".A l'inverse, le pôle musique représenté par UMG a souffert des difficultés du marché de l'édition musicale et a perdu 28 millions d'euros (contre un bénéfice de 27 millions un an auparavant). Les jeux (VUG), qui étaient presque à l'équilibre l'an passé, se sont enfoncés à -24 millions d'euros. Enfin, comme l'anticipaient également les observateurs, le bénéfice opérationnel de VUE s'est tassé (de 23%, à 213 millions d'euros). Outre un effet devise défavorable, la branche a été pénalisée par des coûts en hausse dans la télévision et par une faible fréquentation des parcs à thème. VUE s'attend tout de même à bénéficier avant la fin de l'année des sorties en salle de plusieurs films.S'ils s'étaient focalisés sur l'opérationnel, les analystes n'avaient en revanche pas délivré de prévisions concernant le bénéfice net du groupe, celui-ci ne leur ayant pas donné à l'avance d'éléments de comparaison avec le premier trimestre 2002. Dans ces conditions, les chiffres nets revêtent donc moins d'importance que le bénéfice opérationnel, même si, en raison de charges financières et d'amortissements de survaleurs encore lourds, le groupe est resté dans le rouge, à -319 millions d'euros. Soulignons toutefois que cette perte a été divisée par 2,5 en un an.Différents scénarios pour VUEEn marge de ces chiffres, le marché attendait aussi des précisions sur l'avenir et notamment la cession des actifs américains. Vivendi a d'abord rassuré sur ses objectifs financiers (en maintenant son objectif de résultat net positif hors exceptionnels et survaleurs en 2003). Puis, dans les diapositives de présentation des résultats, il a indiqué qu'il existait "six acheteurs potentiels" pour VUE et qu'il ne s'estimait "pas handicapé dans sa capacité à vendre les actifs de VUE".A cet égard, il a précisé ne pas avoir de délai imposé et, souhaitant montrer qu'il existera une ultime porte de sortie en cas d'échec des négociations, il a ajouté que l'introduction en Bourse reste une "solution alternative".Quel que soit le scénario adopté, ce désengagement devrait en tout cas alléger la dette de Vivendi. Elle atteignait 15,3 milliards d'euros à la fin du trimestre, contre 16,3 milliards trois mois plus tôt, en tenant compte de la montée dans Cegetel. Selon les propres prévisions de Vivendi, cet endettement devrait se réduire au cours de l'année, jusqu'à passer sous les 10 milliards courant 2004, voire sous les 9 milliards, selon les hypothèses retenues pour la vente des actifs de VUE (voir infographie ci-contre).En Bourse, l'action Vivendi recule de 1,51%, à 17,01 euros, en fin d'après-midi. Un repli qui peut paraître étonnant eu égard à la qualité des résultats affichés. Mais il convient de rappeler que le titre s'est envolé de 5,3% lundi et qu'il gagne encore 10% sur l'année, soit deux fois plus que le CAC 40.
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