Pfizer tente de séduire le marché

Pfizer, le premier groupe pharmaceutique mondial, ne se veut pas freiné dans ses ambitions par la digestion de Pharmacia. Dans une réunion avec des investisseurs américains mardi, le groupe a indiqué que son bénéfice net pour 2004 devrait progresser de 16%. En atteignant 2,13 dollars par action, ce résultat est supérieur aux attentes des analystes. Le consensus calculé par Thomson First Call prévoit en effet un bénéfice net de 2,06 dollars par action l'an prochain. En termes de chiffre d'affaires, le groupe s'attend à 54 milliards de dollars de ventes pour 2004, soit une progression annuelle de 10%. Pour 2003 en revanche, Pfizer a prévenu qu'il faudra procéder à un ajustement des inventaires de Pharmacia. Ce dernier, absorbé par Pfizer en avril, avait en effet traditionnellement plus de stocks que sa nouvelle maison-mère. Le groupe américain estime à 7 cents par action l'effet de cet ajustement sur le bénéfice net 2003. L'objectif de bénéfice 2003 a donc été ramené à 1,73 dollar par action, soit un peu moins que le consensus des analystes qui s'établissait à 1,76 dollar. Le directeur financier de Pfizer David Shedlarz a néanmoins insisté sur le fait qu'en dehors de cet ajustement, l'objectif précédent du laboratoire (1,80 dollar) était encore d'actualité.Avec ces chiffres ambitieux, Pfizer tente de rassurer les investisseurs et d'éviter une sanction boursière après la fusion avec Pharmacia qui lui a coûté 58 milliards de dollars. David Shedlarz indique que l'amélioration de la rentabilité sera obtenue grâce à une politique très active de réduction de coûts, notamment grâce à des synergies dans la communication et la R&D. En fait, le groupe affiche actuellement une décote de près de 10% par rapport à ses pairs. En effet, la plupart des investisseurs redoutent un affaiblissement de la position des produits vedette de Pfizer au cours des années à venir. Ainsi, le médicament anti-cholestérol Lipitor, qui représente 8 milliards de dollars de ventes annuelles, devrait entrer en compétition avec le nouveau produit d'AstraZeneca, le Crestor, d'ici à la fin de l'année. Or, le Crestor inquiète Pfizer parce qu'il est jugé plus performant. Mêmes inquiétudes autour d'un autre produit phare de Pfizer, le très célèbre Viagra (lire ci-contre).Au-delà des simples résultats financiers, les marchés attendent donc de Pfizer de l'innovation dans le développement de leurs nouveaux produits. "S'ils donnent de bons chiffres et annoncent le lancement de nouveaux produits, on peut compter sur une croissance à deux chiffres des ventes jusqu'en 2005. Et c'est ce que les gens attendent", explique ainsi à Bloomberg Tony Butler, analyste chez Lehman Brothers. Sur ce sujet, des doutes subsistent néanmoins, notamment en raison des réductions de coûts dans les unités de recherche du groupe.En milieu de séance à New York, le titre gagnait néanmoins 3,79% à 35,91 dollars.
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