L'Etat aidera le fret SNCF à hauteur d'un milliard d'euros

Après quelques ratages à l'allumage, la SNCF a finalement présenté à son conseil d'administration un plan de redressement de son activité fret. Ces mesures, qui devaient initialement être dévoilées en octobre, vont bénéficier d'un soutien financier de l'Etat qui a été évalué "autour d'un milliard d'euros" par le ministre des Transports Gilles de Robien en début de matinée sur la chaine iTélévision. Ce montant est nettement inférieur à l'aide d'environ 3 milliards que souhaitait la SNCF. Ce dispositif, baptisé plan "Fret 2006", concerne les activités conventionnelles de fret et non le transport combiné rail-route. Il s'agit d'atteindre "20% de gain de productivité" en trois ans, en intensifiant notamment l'utilisation du matériel roulant. Dans un communiqué, l'entreprise publique explique qu'il s'agit de "reconstruire en trois ans les bases d'une croissance saine" de cette activité. A la fin de l'exercice en cours, la division fret de la SNCF devrait accuser une perte de 400 millions d'euros. La SNCF espère que sa division reviendra à l'équilibre en 2006, date à partir de laquelle le fret pourra afficher "une croissance de trafic estimée à 3% par an, sur la base d'une croissance économique de 1,5% par an", ajoute la SNCF. Pour donner au fret les moyens d'atteindre ces objectifs, la SNCF prévoit d'investir 600 millions d'euros sur la période 2004-2006, soit une hausse de 30% par rapport à 2001-2003. Concrètement, le plan Fret 2006 s'articule autour de quatre grands axes. Tout d'abord la mise en place d'une nouvelle organisation de la production avec un accent particulier mis sur les trains réguliers. Le deuxième axe concerne les gains de productivité de 20% sur trois ans. Le service fonctionnera notamment sept jours sur sept, au lieu de cinq, l'utilisation du matériel sera intensifiée et les frais généraux ramenés de 13% à 9% du chiffre d'affaires. Le troisième axe concerne une nouvelle politique commerciale, donnant la priorité aux trafics rentables ou pouvant le devenir (80% des trafics du fret s'effectuent actuellement à perte). Certains trafics déficitaires pourraient être abandonnés si les clients n'acceptent pas de hausses de prix. Le quatrième axe vise à mieux gérer les parcours européens, en créant des sociétés intégrées avec les chemins de fer des pays voisins, inspirées du modèle d'Eurostar ou Thalys. Ces partenaires pourront aussi être de nouveaux opérateurs, apparus dans le cadre de la libéralisation du fret ferroviaire en Europe. La SNCF reste en revanche très discrète sur les conséquences sociales de ce plan, qui pourrait selon les syndicats entraîner plusieurs milliers de suppressions d'emplois. Le chiffre de 10.000 postes supprimés a même été évoqué.
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