Aéris en quête d'un repreneur

Trop vite, trop haut, trop fort... Aéris, la compagnie aérienne toulousaine, ne se serait-elle pas vue trop belle en décidant au lendemain de la déconfiture d'Air Liberté de reprendre une partie des créneaux horaires de la compagnie défunte et en se lançant sur le marché des "low cost" ? Pour le Conseil supérieur de l'aviation marchande (CSAM), cela ne faisait aucun doute, Aéris n'avait pas les reins assez solides. Dans un avis, le 27 mai, le CSAM se déclarait favorable à une prolongation de la licence de la compagnie à la condition que cette dernière renforce ses fonds propres "d'au moins 10 millions d'euros". Initialement, la direction d'Aéris avait jusqu'à la fin août pour trouver cette recapitalisation mais le délai avait été prolongé jusqu'à la fin septembre. Ce matin, les responsables de la compagnie, née après la liquidation d'Air Toulouse, ont jeté l'éponge et déclaré l'entreprise en cessation de paiement. Le tribunal de commerce de Toulouse a donc placé l'entreprise en redressement judiciaire, avec une période d'observation d'un mois. Durant ce laps de temps, l'activité de la compagnie se poursuit et les passagers sont acheminés normalement.Au terme de ce délai, la justice examinera les offres de reprises éventuelles et pourra alors soit en accepter une, soit prolonger la période de redressement judiciaire, soit prononcer la liquidation pure et simple de la compagnie aujourd'hui détenue à 75% par le fonds américain DSP Partners. Afin de séduire d'éventuels repreneurs, la direction d'Aéris, qui affirme que deux candidats se seraient déjà manifestés, revêt la compagnie de ses plus beaux atours. Dans un communiqué, elle souligne que "la société sort d'un mois d'août bénéficiaire, qu'elle dispose d'une trésorerie suffisante pour continuer son exploitation au cours des prochaines semaines et qu'elle enregistre des résultats intéressants avec la vente de plus de 70% des sièges disponibles sur son réseau Aéris Express. Néanmoins, les prochains mois sont traditionnellement difficiles pour l'activité charter et la montée en puissance de l'activité régulière à bas prix ne permettra pas à elle seule de soutenir l'entreprise", ajoute le communiqué. "Par ailleurs, le conseil d'administration s'est refusé à augmenter la dette publique de la compagnie aujourd'hui limitée à sept millions d'euros", explique l'entreprise. Hormis Air France, le ciel français est particulièrement tourmenté pour les compagnies aériennes. Hier, faute de repreneur, le tribunal de commerce de Montpellier a dû prolonger la période de redressement judiciaire d'Air Littoral, en dépôt de bilan depuis le 21 août.
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