Début d'année en dents de scie pour la production industrielle

Février aura fait oublier janvier dans l'industrie française. La production manufacturière hexagonale a en effet affiché une progression en février sur un mois de 0,7% (contre -0,6% en janvier). L'ensemble de la production industrielle, regroupant également l'énergie et les industries agroalimentaire, progresse de 0,8% (contre -0,7% en janvier). Ces chiffres sont un peu supérieurs aux attentes des économistes qui, selon Bloomberg, s'attendaient en moyenne à une hausse de 0,6% de la production industrielle. Ce rattrapage est d'abord dû à une vigoureuse reprise sur le mois de la production de biens de consommation (+1,2%, après -1,3% en janvier). Un rebond attendu compte tenu des bons chiffres de la consommation des ménages en janvier et en février. La hausse mensuelle a d'abord profité aux industries "d'habillement et de cuir" (+5,3%) ainsi qu'à celles "d'équipements du foyer" (meubles et produits high-tech) dont la production progresse en février de 3,7%. A noter également la hausse de la production dans l'automobile (+0,8%). Une hausse qui s'explique sans doute par le rebond des immatriculations enregistré en mars. Toujours est-il que cette hausse de la production automobile est la première depuis septembre dernier.Du côté des biens d'équipement, la situation est nettement moins riante. Certes, la production est en hausse en février (+0,7%), notamment grâce aux équipements mécaniques (+2,7%), mais cette progression est loin de compenser le fort recul du mois de janvier (-1,9%). Du côté des biens intermédiaires, la croissance se ralentit. En janvier, ce segment était le seul à progresser dans l'indice manufacturier (+1%), en février, il ne progresse plus que de 0,4%. La chimie résiste bien (+2,2%), mais la production des composants électriques et électroniques chute de 3,3%. Pas de quoi pavoiser, donc, au regard de ces chiffres. Le rattrapage de février est en effet terni par la révision à la baisse par l'Insee des chiffres de janvier de 30 points de base. Surtout, le rebond de l'industrie des biens de consommation semble très fragile compte tenu de la situation encore délicate de l'emploi en France. De même, si les entreprises se remettent à investir, elles le font timidement et avec une certaine prudence. Encore une fois donc, ces chiffres de la production industrielle promettent à la France une croissance faible.
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