Mauvais départ pour l'économie française en 2004. Contrairement aux attentes, la production industrielle française s'est repliée en janvier de 0,5% par rapport à décembre. La production manufacturière est sur la même pente avec un recul de 0,3% d'un mois sur l'autre. Ces chiffres publiés par l'Insee constituent évidemment une déception puisque la dernière enquête de conjoncture dans l'industrie témoignait de la poursuite du rebond du moral des industriels avec une hausse d'un point de l'indicateur global.La mauvaise orientation de la production industrielle apporte plusieurs enseignements sur l'état de santé actuel de l'économie française. D'une part, avec des baisses respectives de 1,8% et de 2,3% de la production de biens de consommation et de la production automobile, le moins que l'on puisse constater est que la demande interne est peu dynamique et ce malgré les soldes intervenues en janvier. D'autre part, l'Insee pointe une baisse de la production de biens d'équipement. Cette rechute jette un voile sur les anticipations de reprise et en particulier comme le note Marc Touati de Natexis Banques Populaires, "le rebond de l'investissement des entreprises esquissé au quatrième trimestre 2003 apparaît extrêmement fragile". Dans ce contexte morose, la question de l'emploi dans l'industrie se pose une fois encore avec acuité. En 2003, selon les derniers chiffres publiés par l'Insee, 94.200 postes ont été supprimés dans ce secteur et les indications délivrées hier par la Banque de France ne permettent pas d'anticiper une reprise des embauches dans un avenir proche. Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, va plus loin. Selon elle, les chiffres publiés vendredi par l'Insee "mettent en relief le fait que le rebond engagée au deuxième semestre de l'année dernière n'est pas vraiment dynamique". Elle considère même qu'un ralentissement de cette reprise pourrait intervenir dans les mois à venir. Fragilité du rebond des investissements, inflexion possible du mouvement de reprise, faible demande interne... Tous ces éléments alimentent une certaine prudence au moment d'élaborer des prévisions économiques. Le gouvernement a ainsi maintenu inchangé son hypothèse de croissance pour 2004 à 1,7% (lire ci-contre), un pronostic globalement partagé par le "groupe technique" de la Commission économique de la Nation. A côté de cette activité déprimée telle qu'elle nous est dévoilée par les statistiques de l'Insee, l'inflation a montré quelques signes de fièvre en février avec une hausse de 0,5% par rapport à janvier. Cette hausse n'a rien d'inquiétant dans la mesure où elle traduit une correction après les soldes du début d'année. C'est parfaitement net dans le secteur du textile et de l'habillement, +5% en février. Le risque d'une résurgence de l'inflation en France est à écarter puisque sur un an, les prix n'ont progressé que de 1,8% au lieu d'un rythme annuel de 2% en janvier.Légère amélioration du solde commercial français. Le commerce extérieur de la France a dégagé en janvier un excédent de 838 millions d'euros, en hausse par rapport à décembre où le solde positif a été révisé en baisse à 736 millions d'euros. Les Douanes soulignent que, hors contrats exceptionnels, naval et militaire, la relance des exportations s'est révélée "moins soutenue" que prévue. Les exportations se sont élevées en janvier à 28,26 milliards d'euros (+1,8% par rapport à décembre). "La reprise des importations" a elle été "confirmée", ajoutentn les Douanes. "Un fort accroissement des achats de biens de consommation (produits électroniques de loisir) nourrit la reprise des importations depuis près d'un semestre" notent les services de Bercy. Sans doute faut-il y voir les effets de la dépréciations de l'euro vis à vis de l'ensemble des monnaies. Les importations se sont élevées à 27,42 milliards d'euros (+1,5%).

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:42

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