L'investissement, locomotive de la reprise à la fin 2003

Longtemps unique moteur d'une croissance française de plus en plus poussive, la consommation a trouvé un relais dans les dépenses d'investissements. L'Insee a confirmé ce matin le chiffre publié la semaine dernnière en première estimation, à savoir que le produit intérieur brut a progressé de 0,5% au quatrième trimestre 2003 par rapport au troisième, portant la croissance en 2003 à un maigre 0,2%. Les experts de l'institut national de la statistique ont assorti cette confirmation des éléments permettant de comprendre les ressorts de cette meilleure tenue de l'activité en fin d'année dernière.Si les dépenses de consommation des ménages sont restées bien orientées, +0,3% au quatrième trimestre, elles marquent tout de même le pas par rapport au trimestre précédent (+0,5%). A l'inverse, les dépenses de l'administration publiques se sont accélérées: +1% au cours du dernier trimestre contre +0,7% au troisième trimestre. Mais le mouvement le plus spectaculaire est à relever du côté des investissements en progression de 0,7%. Au sein de cet agrégat, on notera que pour la première fois depuis la fin 2000, les investissements des entreprises s'inscrivent en hausse (+0,6%). L'accélération de la croissance aux Etats-Unis, le mieux observé chez notre principal partenaire commercial, à savoir l'Allemagne, et les performances de l'Asie (Chine et Japon en tête) sont autant d'éléments qui poussent les chefs d'entreprises à reprendre le chemin de l'investissement. Toutefois, pour certains économistes, si ce mouvement va bien se poursuivre ce sera à rythme modéré. A cela deux raison selon Laure Maillard (CDC Ixis): "le niveau d'endettement reste élevé" et "le ratio de rentabilité des entreprises françaises est encore bas, ce qui suggère que des ajustements doivent encore être conduits". Pour ce qui est de l'investissement des ménages, il est de nouveau en progression (+0,5%) après un trou d'air au troisième trimestre. La faiblesse des taux d'intérêts et les les mesures d'incitations (loi de Robien) ont sans doute favorisé ce rebond. Enfin l'investissement des administrations publiques n'est pas en reste avec un gain de 1,4%.Signe que les entreprises anticipent une meilleure orientation de l'activité, le mouvement de destockage observé au deuxième et au troisième trimestre de l'année dernière ne s'est pas reproduit en fin d'année. Résultat, les variations de stocks ont contribué positivement (+0,2 point) à la croissance en fin d'année. Seul point noir dans ce tableau : le commerce extérieur qui ampute la croissance de 0,3 point. Si les exportations ont tout de même profité de la reprise mondiale, progressant de 1% au quatrième trimestre, les importations ont pour leur part augmenté de 2,1% après une stagnation au troisième trimestre, traduisant la meilleure tenue de la demande intérieure. La fermeté actuelle de l'euro peut laisser craindre que les entreprises françaises ne profitent pas autant qu'elles le souhaiteraient de la reprise engagée à travers le monde.
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