Rhume et grippe donnent un coup de fouet aux bénéfices de Procter & Gamble

Merci la grippe! Telle pourrait être la devise de Procter & Gamble (P&G) pour le deuxième trimestre de son exercice clos fin décembre. Le groupe américain a en effet annoncé une hausse de 22% son bénéfice net sur un an pour les trois derniers mois de l'année, à 1,82 milliard de dollars. Réparti par actions, ce bénéfice atteint 1,30 dollar. C'est deux cents de plus que le consensus établi par Thomson Financial.Première explication à ces bons résultats: l'effet de change. La dépréciation du billet vert face à l'euro, à la livre et au dollar canadien a accru d'un cinquième la croissance du chiffre d'affaires du groupe de Cincinnati. Cette dernière s'est établi au cours de la période sous revue à 20%, portant les ventes du groupe à 13,2 milliards de dollars. Evidemment, plusieurs autres éléments expliquent la performance de P&G, à commencer par la croissance de sa division produits de santé. Entre septembre et décembre 2003, ce secteur a ainsi vu ses ventes progresser de 22% sur un an à 1,91 milliard de dollars. Quant à son bénéfice net, il s'établit en hausse de 32% et représente 18,9% du bénéfice global du groupe à 333 millions de dollars. Principale raison: l'épidémie de grippe qui, en Amérique du Nord comme en Europe, a provoqué une ruée vers les produits du groupe, notamment ceux commercialisés sous la marque Vicks. Egalement très en vue, les produits de beauté et les cosmétiques. La division a connu sur le dernier trimestre de 2003 une hausse de 50% de ses ventes à 4,5 milliards de dollars, et une progression de 34% de son bénéfice net à 681 millions de dollars. Mais ces chiffres sont trompeurs car ils intègrent l'allemand Wella, racheté au deuxième trimestre 2003. Si P&G semble donc gagner des parts de marché, notamment dans le secteur de la santé, il n'en reste pas moins que le groupe s'est voulu très prudent sur le trimestre en cours. Dans son communiqué, il indique que le consensus actuel des analystes pour le bénéfice par action de la période allant de janvier à mars se situe "à la limite haute" de ses propres attentes. Pour un analyste américain interrogé par Reuters, cela signifierait que les ventes de produits de santé pourraient reculer fortement, la saison du rhume et de la grippe ayant été précoce. Au troisième trimestre de l'exercice du groupe, qui se terminera fin mars, celui-ci attend donc une progression beaucoup plus limité de son chiffre d'affaires, de 14 à 18% sur un an. Et encore faut-il préciser que cette hausse sera due pour 2 à 3 points aux taux de change et pour 7 à 9 points à l'intégration de Wella. La croissance organique des ventes ne sera donc comprise qu'entre 2 et 9%. En attendant, le titre se comportait plutôt bien en milieu de séance à Wall Street, progressant de 0,42%.
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