Le chômage atteint la barre des 10%

Les chiffres du chômage de janvier devraient mettre un peu plus à mal le gouvernement Raffarin, déjà en pleine affaire Gaymard. Pour la première fois depuis 5 ans, le taux de chômage a touché la barre fatidique des 10% de la population active, au sens du BIT. En janvier, le nombre de demandeurs d'emploi a progressé de 0,9% pour s'établir à 2,716 millions de personnes selon les statistiques publiées par l'INSEE. Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1, c'est-à-dire immédiatement disponibles pour un emploi, et qui sert de référence, a augmenté de 0,7% par rapport à décembre, pour s'établir à 2.461.600 personnes, d'après les chiffres du ministère du Travail. Seul le nombre de jeunes demandeurs d'emploi a un peu diminué en janvier (-1%). Il reste quand même en hausse de 3,1% sur un an. Au total, 21,8% des jeunes de moins de 25 ans, présents sur le marché du travail, étaient au chômage en janvier, 9,1% des actifs âgés de 25 à 49 ans et 7,3% des plus de 50 ans. Le chômage de longue durée a augmenté de 1,6% en janvier sur un mois et de 5,6% sur un an. Le chômage de très longue durée (plus de trois ans) bondit de 3,4% par rapport à décembre 2004 et de 5,3% par rapport à janvier 2004. Ces chiffres ne constituent pas une bonne nouvelle pour le gouvernement Raffarin qui a promis à la mi-janvier de faire reculer le niveau du chômage "d'environ un point" par an à compter de 2005. Cette année, il devrait donc le ramener à 9%, grâce notamment au plan de Cohésion sociale. Mais Jean-Louis Borloo a précisé hier que les effets de son plan ne se produiront pas avant le second semestre de cette année.Reste que la mauvaise santé du marché de l'emploi n'a cessé d'être pointée du doigt par les économistes, en dépit du rebond de la croissance au quatrième trimestre (lire ci-contre) et du dynamisme de la consommation encore enregistré en janvier. Les chiffres démontrent une fois de plus que "la France a été incapable de freiner le rouleau compresseur du chômage", note Marc Touati, chez Natexis Banque Populaire. La croissance de 2004 qui est ressortie à 2,3% n'a pas empêché le chômage d'atteindre la barre des 10%. Du coup, "comment une croissance de 1,8% en 2005 pourrait inverser la tendance?", se demande l'économiste.Autrement dit, c'est bien le signe que "les industriels freinent toujours l'embauche alors qu'ils estiment que l'environnement manque de visibilité et que des risques de ralentissement existent", précise de son côté Jan-Eric Fillieule du CCF. Et cette nouvelle dégradation du marché de l'emploi pourrait finir par enrayer la consommation, le principal moteur de la croissance qui a jusque là très bien résisté. Un cercle vicieux qui hypothèquerait un peu plus les objectifs du gouvernement qui prédit à la fois une baisse du chômage en 2005 et une croissance de 2,5%.latribune.frLe climat des affaires un peu plus morose Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, le baromètre mesurant le moral des industriels de l'INSEE a lui aussi témoigné d'une dégradation de la situation économique. L'indicateur a reculé d'un point en février pour s'établir à 104, montrant "une conjoncture industrielle qui manque d'allant", précise l'INSEE. "Si l'activité passée reste jugée dynamique, les perspectives personnelles de production diminuent de nouveau", traduisant "un probable ralentissement de l'activité au cours des trois mois à venir". Les carnets de commande, globaux et étrangers ont tendance à se tasser. Quant aux stocks de produits finis, ils continuent de s'alourdir. Bonne nouvelle toutefois, les perspectives de production se redressent légèrement après trois mois consécutifs de baisse. Mais globalement, ce déclin semble indiquer que "le rebond industriel de 2004 est déjà en train de s'estomper", note Marc Touati.
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