L'Allemagne compte plus de 5 millions de chômeurs

Triste record. Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, le nombre de chômeurs a dépassé la barre des 5 millions de personnes - 5,037 millions de personnes exactement en données brutes - selon l'Agence nationale pour l'emploi. En décembre, l'Allemagne comptait 4,464 millions de demandeurs d'emplois. En conséquence, le taux de chômage non corrigé des variations saisonnières s'inscrit en nette hausse. Il bondit de 10,8% à 12,1% entre décembre et janvier.Cette brutale montée du chômage était largement anticipée par le gouvernement, notamment par le ministre de l'Economie et de l'Emploi, Wolfgang Clement. A l'origine de cette dégradation du marché de l'emploi, figurent les effets comptables de la réforme baptisée Harz IV entrée en vigueur le premier janvier dernier. Désormais, dans le cadre de cette réforme, les bénéficiaires de l'aide sociale sont comptabilisés en tant que chômeurs.De fait, en données corrigées des variations saisonnières, les plus suivies par les économistes, 227.000 personnes sont venues mécaniquement grossir les rangs des demandeurs d'emploi en janvier. "Et les effets négatifs de cette réforme devraient se faire sentir jusqu'en mars prochain. Au total, selon l'Agence de l'emploi, l'application de cette réforme aura provoqué le recensement de 300.000 chômeurs supplémentaires", précise Sylvain Broyer chez Ixis CIB."Ce chiffre de cinq millions ne doit en aucun cas être agité comme un épouvantail pour créer la panique, il ne fait que dévoiler la vérité du marché du travail allemand", a précisé Wolfgang Clement. "Au lieu d'avoir deux régimes, nous n'en n'avons plus qu'un. En outre, il convient d'ajouter le million et demi de personnes qui bénéficient de programmes d'emploi subventionnés par les pouvoirs publics. Ce qui signifie que nous avons en réalité plus de six millions de sans emploi", a-t-il ajouté. Au delà de cette correction comptable, qui pèse lourdement sur les statistiques de ce début d'année, l'économie allemande n'arrive toujours pas à créer de nouveaux emplois. Les entreprises, engagées depuis 2002 dans une recherche effrénée de gains de productivité pour rester compétitives, ont dû réduire leurs coûts salariaux et procéder dans de nombreux cas à des licenciements importants. Conséquence directe de ces mesures, les ménages préfèrent épargner, inquiets quant à la situation du marché du travail, au détriment de la consommation. Résultat, la consommation domestique est déprimée, le commerce extérieur constituant l'unique moteur de l'économie allemande. En témoignent les chiffres des ventes de détail publiés par l'Office fédéral des statistiques ce matin. En 2004, pour la troisième année consécutive, les ventes de détail ont reculé. Après s'être replié de 2,2% et 0,6%, elles affichent une baisse de 1,7% à prix constants, illustrant de ce fait l'atonie de la demande intérieure.
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