Telefonica bien placé pour reprendre Cesky Telecom

Cesky Telekom devrait tomber dans l'escarcelle de Telefonica. La commission chargée de vendre les 51,1% de l'opérateur détenus par l'Etat tchèque a en effet recommandé le candidat espagnol. Il faut dire que ce dernier s'est montré particulièrement généreux, en proposant 82,62 milliards de couronnes tchèques, soit 502 couronnes par titre ou 2,74 milliards d'euros. L'offre représente une prime de 25% par rapport au dernier cours de clôture de Cesky Telecom, qui était de 400,30 couronnes. Les analystes tchèques tablaient au mieux sur des montants compris entre 2,15 et 2,45 milliards d'euros pour la vente de la participation de l'Etat. Telefonica se place donc devant Swisscom, qui offre 79,2 milliards de couronnes, soit 2,63 milliards d'euros. Au lendemain du résultat de l'appel d'offres clos mardi dernier, l'opérateur suisse a signalé qu'il n'était pas prêt à relever sa proposition. L'opérateur indique aussi qu'il a, outre le prix, présenté toute une série de garanties supplémentaires pour l'Etat tchèque. Belgacom arrive plus loin derrière avec une offre de seulement 67,48 milliards de couronnes tchèques, soit 2,24 milliards d'euros. Quant à France Télécom, également candidat, la somme qu'était prêt à verser l'opérateur n'a pas été révélée puisque l'enveloppe enfermant sa candidature n'a même pas été ouverte. "La raison en est que les conditions posées par le candidat étaient désavantageuses, inacceptables et auraient pu finalement nuire à la finalisation de la transaction", a expliqué une porte-parole de la commission.Selon le service d'informations économiques en ligne tchèque Euro Online, France Télécom, et ses partenaires financiers Blackstone Group, CVC Capital Partners et Providence Equity Partners, avaient posé comme condition de faire varier le montant final de l'achat de la part de l'Etat en fonction du prix qui sera proposé aux actionnaires minoritaires. L'opérateur historique français avait de toutes façons fait savoir qu'il n'était pas prêt à investir des sommes aussi élevées dans cette opération. Il prévoyait ainsi un engagement d'au maximum 100 millions d'euros. Sur le marché tchèque, Cesky Telecom contrôle 80% de la téléphonie fixe et 44% de la téléphonie mobile. En prenant le contrôle de l'opérateur, Telefonica doit s'attendre à affronter Vodafone et Deutsche Telekom, dont la marque T-Mobile talonne Eurotel. Mais la décision finale concernant la privatisation de Cesky Telecom appartient maintenant au gouvernement. Or, le Premier ministre Stanislas Gross est actuellement en pleine tempête politique. Il vient de perdre sa majorité parlementaire avec le départ des chrétiens-démocrates de sa coalition et n'est pas sûr de survivre à une motion de censure de l'opposition vendredi.
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