Premier échec d'une tentative de consolidation dans l'énergie européenne. L'électricien allemand E.ON renonce à racheter son concurrent écossais Scottish Power. E.ON a annoncé ce matin qu'il "mettait fin aux discussions avec l'Ecossais Scottish Power en vue d'un éventuel rapprochement". Le groupe énergétique avait formulé une offre de rachat à 570 pence par action auprès de Scottish Power, valorisant le groupe 11,3 milliards de livres (16,5 milliards d'euros), sans compter les dividendes extraordinaires. Mais l'offre n'a semble-t-il pas convaincu le groupe écossais. Scottish Power estime que l'offre "ne reflétait pas sa valeur et ses perspectives". De son côté, le premier électricien allemand estime que le cours de Scottish Power contient "une part substantielle de spéculation". Par ailleurs, le groupe écossais ajoute que la somme "n'aurait pas été reçue par les actionnaires avant au mieux le printemps 2007, date d'achèvement espérée pour toute transaction". En conséquence, "le conseil d'administration a rejeté cette proposition finale et les discussions ont cessé", a indiqué Scottish Power.Pourtant, à 570 pence par action, le prix proposé par E.ON contenait une prime de 14% par rapport au cours moyen qui précédait la date à laquelle E.ON avait révélé son intérêt pour Scottish Power. Ce niveau de prime est dans la norme comparé aux autres opérations du secteur. Fin août, le cours de Scottish Power s'établissait aux alentours de 500 pence.Au début du mois de septembre, E.ON avait indiqué qu'il était intéressé par Scottish Power et qu'il pourrait lancer une offre d'achat en cash sur son concurrent britannique (voir ci-contre). Le marché britannique fait parti des zones de développement stratégique en Europe pour le groupe allemand. Fin septembre, E.ON avait acquis pour 690 millions d'euros le gazier britannique Caledonia Oil and Gas Limited (voir ci-contre). En marge de cette opération, E.ON avait indiqué qu'il disposait de 5 milliards d'euros pour des acquisitions.Scottish Power souligne qu'E.ON avait lancé une offre initiale le 26 septembre, à 575 pence moins les dividendes payés par Scottish Power avant la fin de la transaction. Depuis, E.ON était revenu à la charge en faisant deux nouvelles propositions.Le rapprochement entre E.ON et Scottish Power n'aura donc pas lieu, pour le moment en tous cas. Cet échec intervient alors que l'Europe de l'énergie est en pleine ébullition. Le Français Suez vient de racheter le Belge Electrabel, EDF est en train de racheter l'Italien Edison. Enfin, en Espagne, Gas Natural a lancé une offre hostile de rachat sur l'électricien Endesa. Le mouvement de concentration débute en Europe avant l'ouverture totale des marchés de l'énergie en 2007. D'ici là, les grands groupes européens doivent grossir et prendre des positions majeures sur les marchés européens pour rester compétitif.En Bourse, le cours de Scottish Power chute de 7,44% à 525,30 pence en fin de journée à Londres, alors que celui d'E.ON progresse de 2,65% à 80,58 euros à Francfort.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:05

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