Un sommet franco-italien dominé par les rapprochements d'entreprises

Alors que les marchés bruissent de la possible offre d'Eni sur Technip, les discussions du 25ème sommet franco-italien ont été largement monopolisées par la question du rapprochement entre plusieurs sociétés des deux pays. Jacques Chirac a estimé "souhaitable" une fusion entre Air France et Alitalia, tandis que le président du Conseil transalpin voit dans le retard de la fusion entre Gaz de France et Suez une éventuelle opportunité pour Enel.

L'actualité économique n'a pas manqué de s'inviter au 25ème sommet franco-italien qui se tenait aujourd'hui à Lucques, chez nos voisins transalpins. Il faut dire que les dossiers impliquant à la fois des entreprises françaises et italiennes ont largement dominé l'actualité économique de ces derniers jours. Technip-Eni, Air France-Alitalia ou encore Suez-Enel: ces sujets auront monopolisé les discussions entre les deux délégations politiques et suscité un florilège de déclarations, parfois teintées d'un brin de "patriotisme économique".

Sur le dossier Technip, le ministre italien du Développement économique Pier Luigi Bersani a estimé qu'il n'y avait pas "d'initiatives hostiles" concernant une éventuelle offre de rachat du pétrolier Eni sur le français Technip. Interrogé en marge du sommet franco-italien, le ministre a ajouté qu'une perspective de collaboration entre les deux entreprises pourrait donner naissance à un leader mondial. Ce matin, La Tribune révélait l'intérêt marqué d'Eni pour la société parapétrolière française, soulignant que la firme italienne pourrait présenter une proposition en début de la semaine prochaine. Technip est valorisé à 5,7 milliards d'euros en Bourse.

Si le camp français est resté muet sur le sujet, en revanche Jacques Chirac a jugé tout à fait "souhaitable" un autre rapprochement actuellement sous les feux de l'actualité: celui du groupe franco-néerlandais Air France-KLM avec la compagnie italienne Alitalia, en proie à de grosses difficultés financières. "Nous sommes dans un problème qui concerne deux entreprises privées et qui par conséquent discutent ensemble de leur rapprochement, à mon avis souhaitable", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse conjointe avec Romano Prodi. "Laissons-les continuer à examiner le problème et à nous dire quelles sont les conclusions qu'elles en tireront", a-t-il poursuivi.

Pour sa part, le président du Conseil italien s'est contenté de souligner que cette question n'avait pas été évoquée lors de ses entretiens avec Jacques Chirac. Hier, les deux compagnies aériennes avaient annoncé être engagées dans une phase de discussions "exploratoires" en vue d'une éventuelle fusion.

Peu disert sur le cas d'Alitalia, Romano Prodi l'était beaucoup plus sur le retard du projet de fusion entre Gaz de France et Suez. Le président du Conseil transalpin a expliqué aux journalistes que la situation permettait à Enel, champion national de l'électricité dans la botte italienne, de renouer le dialogue avec le groupe dirigé par Gérard Mestrallet. "Le délai de la décision sera très utile pour reprendre des discussions amicales entre Enel et Suez", a-t-il jugé, ajoutant que "dans le domaine de l'électricité, il est beaucoup plus convenable de prendre une décision amicale et non d'avoir des comportements hostiles entre les compagnies italiennes et françaises". Un clin d'oeil également appuyé à l'égard de Technip.

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